Dans son aigreur et son amertume, l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, a poussé le bouchon plus loin en s’associant au groupe rebelle M23, composé des militaires rwandais.
En effet, dans sa déclaration faite ce vendredi 15 décembre 2023 à Nairobi au Kenya, Corneille Nangaa déclare prendre les armes contre son pays la RDC sous le prétexte générique et fallacieux déjà entendu à l’époque du RCD/Goma, puis du CNDP et enfin du M23 en 2012 et 2022, celui de sauver le pays en vue d’y restaurer une gouvernance cohésive dans l’unité et la paix, la refondation d’un Etat qui assure ses responsabilités régaliennes fondées sur les lois et qui rassure la sécurité de tous.
Pour ce faire, la coalition ainsi formée par Nangaa et Bisimwa du M23 s’appelle « Alliance Fleuve Congo (AFC) prétendument composé de 17 partis politiques, des personnalités politiques, des groupes armés œuvrant dans l’ex-province Orientale, les Nord et Sud Kivu, le Maniema jusqu’au Katanga.
Mais bizarrement, la prise des armes par Corneille Nangaa intervient juste après la confirmation de la tenue des élections le 20 décembre prochain par la CENI et la Cour constitutionnelle, alors que lui avait donné sa main à couper si ces élections se tenaient. Est-ce une fuite en avant en voulant lancer avec ses complices du M23 un assaut sur Goma avant ces élections pour les perturber et ainsi se disculper de sa fausse prophétie et se laver de l’opprobre ? Moïse Katumbi accusé de connivence avec ce mouvement rebelle pro-rwandais ne serait-il pas dans le coup ? Possible ! Aux services d’intensifier la vigilance.
Cependant, ce choix de Nangaa est jugé par beaucoup d’analystes de faux pas, d’une erreur monumentale malgré sa frustration au sujet de sa mine d’or lui « ravie ». Cette dérivée d’association avec les supplétifs de l’armée rwandaise au sein du M23 qui ne lui sera certes jamais pardonné par tous les Congolais, lui coûtera cher au regard des tueries et atrocités qu’ils ont infligées aux citoyens congolais de l’Est, endeuillant gratuitement plusieurs familles.
Non sans raison, car l’histoire se répétant, l’on se rappelle qu’en décembre 2012, Roger Lumbala Tshitenge alors député national au Palais du peuple, s’était aventuré de rejoindre le M23 en déclarant même une guerre personnelle contre le président Kabila traité par lui de tous les noms d’oiseaux. Son sort est connu : il est détenu depuis près de deux ans en prison à Paris, bien que le motif principal soit les atrocités dans l’ex-province Orientale. Mais le dossier M23 le colle aussi sur le dos.
« Je me rappelle quand nous étions à Kampala en Ouganda pour la couverture des pourparlers entre le M23 et le Gouvernement congolais avec Jeanric Umande, directeur général du média en ligne Ouragan.cd mais à l’époque rédacteur en chef de la RTGA FM, Roger Lumbala nous avait demandé de le voir. Cette rencontre s’était faite discrètement tard dans la nuit, vers 23 heures dans un quartier reculé de la capitale ougandaise. Mon ami Jeanric Umande n’avait pas mâché les mots pour dire clairement à Roger Lumbala qu’il avait fait un très mauvais choix de sa vie qu’il regrettera à jamais. Et Jeanric lui promettra de ne plus le revoir à cause de son choix du camp du mal. Et jusqu’au moment où Roger Lumbala avait été arrêté par la justice française, Jeanric Umande ne l’avait jamais approché », relate le DG de Scooprdc.net à l’époque reporter et envoyé spécial de Radio Okapi à Kampala, qui voit déjà l’ancien président de la CENI sur les traces de l’ancien chef rebelle du RCD/N, Roger Lumbala.
Avec les sanctions américaines qui pèsent encore sur lui pour le détournement de 100 millions à la CENI, mauvaise gestion et corruption, Corneille Nangaa ne l’échappera pas du tout. une astuce lui sera bien trouvée. Ainsi, pour son faux pas avec le M23, rendez-vous est pris avec l’histoire.
