RDC – Agriculture : C’est désormais parti avec le Prodan !

L’accord de prêt conclu le 25 novembre 2021 entre le gouvernement congolais et la Banque africaine de développement (BAD) à travers son Fonds africain de développement (FAD), pour le financement du Programme d’appui au développement agroindustriel de Ngandajika (Prodan), a pris désormais corps avec le lancement officiel des activités de ce projet, dimanche 12 novembre 2023 sur place à Ngandajika, par le ministre de l’Agriculture, Me José Mpanda Kabangu.

Il faut tout de suite dire que le Prodan a une durée de cinq ans et son objectif global est de contribuer à la réduction de la pauvreté et l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en RDC. Par ailleurs, son objectif spécifique est de développer des infrastructures structurantes dans la Zone d’Influence du Programme et mettre en place un cadre favorable à l’investissement du secteur privé agro-industriel, en vue d’apporter de la valeur ajoutée aux chaînes de valeur prioritaires, gage de création de richesse, de réduction de pertes de devises due aux importations massives et d’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Ce Programme est conçu selon une approche de Partenariat Public-Privé (PPP) dans laquelle le Gouvernement facilite le leadership du privé par le développement d’infrastructures clés et la création d’un cadre propice à l’installation et la performance du secteur privé. La stratégie est de contribuer à la création d’une capacité nationale à la transformation des produits agricoles et ramener ainsi les importations excessives des produits agro-alimentaires dans des proportions raisonnables.

Bureau provisoire du Prodan à Ngandajika

Ici sera bientôt érigé le siège du Prodan à Ngandajika. Le ministre Mpanda a posé la première pierre

Pas de Bukanga Lonzo bis

Pour le numéro 1 de l’Agriculture en RDC, le Parc agro-industriel de Ngandajika dont il a lancé la mise en œuvre, est la phase pilote des 22 parcs agro-industriels qui seront implantés à travers le pays. Très optimiste, Me José Mpanda promet que ce projet va pouvoir s’exécuter et il doit s’exécuter.

« Je tiens à vous rassurer que ce projet ne sera pas un autre Bukanga Lonzo pour la seule raison que  l’approche actuelle du gouvernement dans l’agriculture est différente. Hier, le gouvernement de la République était un acteur agricole. Aujourd’hui avec le président de la République Félix Tshisekedi sous notre approche, le gouvernement n’est plus acteur. Hier à Bukanga Lonzo, le gouvernement s’était substitué en agriculteur, aujourd’hui à Prodan, le gouvernement doit jouer son rôle d’accompagnement des projets des privés dans l’agriculture. C’est ce qui va rendre les choses différentes. il n’y aura plus donc de Bukanga Lonzo où le gouvernement lui-même est agriculteur », a déclaré Me José Mpanda Kabangu en précisant que les privés à accompagner ne sont pas seulement nationaux, mais aussi des investisseurs étrangers.

Comme il s’agit d’un prêt, le ministre de l’Agriculture a demandé aux bénéficiaires directs de Ngandajika, au moins 131.413 ménages agricoles, soit environ 750.000 personnes dont 52% de femmes et indirectement à 500.000 ménages agricoles, de s’approprier du Prodan comme leur patrimoine étant donné que l’Etat congolais remboursera ce prêt.

Des apports financiers des parties

Si la BAD a disponibilisé un montant de 50 millions d’UC, soit 71,21 millions de USD pour contribuer au financement du Prodan, le gouvernement congolais doit, c’est d’ailleurs la condition sine qua non pour la mise en en œuvre du projet conformément à l’Accord de Prêt, apporter une contribution de 15 millions d’UC, soit 22,52 millions USD.

Cet apport du gouvernement c’est pour servir à financer : (i) l’indemnisation des populations dans le cadre du Plan d’Action et de Réinstallation (PAR), (ii) l’aménagement des voies d’accès au site du parc agro-industriel et (iii) une partie de fonds de garantie.

Cette phase pilote consiste essentiellement à la viabilisation de l’Agropole. Tandis que la phase de la mise en œuvre complète, requiert un investissement total estimé à près de 400 millions de USD, tel que renseigné dans le rapport d’évaluation du PRODAN.  Ce déficit sera complété par la société Arise qui a accepté de s’impliquer dans ce projet.

De la gestion du Prodan

L’accord de financement signé entre la BAD et le gouvernement congolais a été complété par l’ordonnance-loi du 25 février 2022 autorisant sa ratification. Et au terme dudit accord, il a été créé par Arrêté du ministre de l’Agriculture, la Cellule de gestion du projet (CGP) qui assume le rôle d’agence d’exécution. Le CGP est chargé de la coordination, de la mise en œuvre technique et financière du projet, de la gestion financière de la passation des marchés et du suivi-évaluation de toutes les activités du  projet.

Il a été aussi créé un Comité de pilotage dont le secrétaire général à l’Agriculture assure la présidence. Il est chargé de la validation du plan de travail, du budget annuel et le rapport d’activités du projet.

Ci-dessous la composition du Comité de gestion : Ir. Jean-Claude Kunga Bundu Kapita (Coordonnateur) ; Benjamin Ilunga Kazadi (Responsable administratif et financier) ; Ir. Louis Tshimuanga Kabuya (Expert de mise en œuvre) ; Ir. Floribert Mamboni (Expert en infrastructures rurales) ; Cédric Samba Mutombo-Kahya (Expert en passation des marchés) ; Robert Muta (Expert en environnement) ; Pitchou Muke Madiba (Homologue comptable) ; David Anitambua Sungu (Homologue en passation des marchés) et Mme Mpata Ndaya (Assistante administrative et financière.  

  • Bendélé Ekweya té

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