En tournée dans le Kongo Central, l’histoire rattrape Matata Ponyo qui a remué dans les plaies des Ne Kongo qui se rappellent de la paralysie de leurs ports de Boma et Matadi par Augustin Matata, à l’époque premier ministre de la RDC, paralysie ayant effondré leur économie.
En effet, c’est depuis le lundi 6 novembre 2023 que l’ancien premier ministre et candidat à la présidentielle prochaine Augustin Matata Ponyo s’est lancé à l’assaut du Kongo Central par la ville de Matadi où il a délivré ce message : « Mon programme est basé sur les principes de leadership et de la gouvernance de qualité qui sera soutenu par la paix et la sécurité, car la RDC ne sera jamais développée par les occidentaux. Avec l’expérience que j’ai, nous sommes en mesure de remettre notre pays sur le chemin de l’émergence, du développement et digne de sa grandeur ».
Mais seulement, voici que ces mêmes matadiens rappellent à l’ancien locataire de la primature à travers les réseaux sociaux qu’ils font partie de la communauté Ne Kongo qui estime que Matata Ponyo leur doit des explications au sujet de sa mesure interdisant l’importation de véhicules âgés de plus de 10 ans. Une mesure qui, non seulement avait paralysé les ports de Boma et Matadi en les rendant jusqu’à ce jour moins rentables étant donné que l’importation des véhicules volants gauches importés de l’Europe et qui venaient en « RORO » interdits d’entrée en RDC, avait sensiblement diminué les fréquences des navires, mais aussi avait renvoyé au chômage beaucoup de personnes dépendantes principalement de ces activités portuaires d’importations des véhicules d’occasion contenant très souvent des équipements de seconde main communément appelés « bilokos ».
Si les uns estiment que l’ancien premier ministre n’est pas le modèle pour donner des leçons à qui que ce soit, les autres pensent plutôt que l’homme à la cravate rouge devait s’expliquer ne serait-ce que par devoir de mémoire devant les Ne Kongo sur sa décision qui avait plombé en son temps toute une région, à savoir le Bas-Fleuve alors que le gouvernement qu’il dirigeait n’avait pas investi dans le Kongo Central, mais s’était permis d’interdire une activité qui faisait vivre de centaines de milliers de familles bomatraciennes et matadiennes. N’eût été l’avènement en décembre 2016 de Samy Badibanga qui avait assoupli le décret de Matata du 02 octobre 2012 après les accords de la saint Sylvestre, peut-être que les ville de Boma et Matadi auraient connu à ce jour beaucoup d’exodes.
Il faut dire que le décret du premier ministre Matata Ponyo signé le 02 octobre 2012 qui interdisait l’entrée de tout véhicule d’occasion mis en circulation avant 2002, préconisait qu’un tel engin devrait être soit réexporté, soit détruit au moment de son dédouanement aux frais du transitaire ou du transporteur, selon le même texte. C’est cette mesure qui a favorisé l’entrée et l’inondation à Kinshasa des véhicules volant droit achetés en Asie notamment au Japon et Dubaï, pourtant interdit dans le code de la route congolais. La violation de ce prescrit du Code de la route est mise sur son dos, et d’ailleurs le pasteur Ekofo de l’ECC lors de son sermon qui lui a valu l’exil aux USA, en avait fait allusion.
Quant aux principes de leadership, à la gouvernance de qualité qui seront soutenus par la paix et la sécurité dont parle Mapon, le devoir de mémoire voudrait que l’ancien premier ministre dise aux Ne Kongo en particulier, et aux Congolais en général de quoi parle-t-il ? Car en effet, sous sa primature, Matata Ponyo n’avait développé aucune province en dehors de sa ville d’origine Kindu où d’ailleurs la plupart des infrastructures sont ses biens privés et personnels acquis curieusement après son entrée en politique et qu’il a géré de la manière que l’on connait. Faudrait-il des exemples à ce sujet ? Hélas ! Non, car aucun Congolais n’est ignorant.
Parlant de paix et de la sécurité, certains observateurs pensent que Matata Ponyo ne peut affirmer ces choses sans rougir de honte. Non sans raison disent-ils : « Combien d’éléments a-t-il laissé dans les forces de défense et de sécurité ? En quatre années de gestion alors que la RDC vivait de manière permanente dans l’insécurité, Matata n’a jamais lancé un recrutement ni formé de soldats encore moins des officiers. Agressée de toutes parts et sous embargo d’achat d’armes, Matata Ponyo est parti de la primature laissant la RDC sous embargo et sans arme pour sa défense. N’est-ce pas sous Matata Ponyo que Kalev Mutond de triste mémoire a transformé la RDC en prison à ciel ouvert ? Et même s’il a raison lorsqu’il affirme que la RDC ne sera pas développée par les occidentaux, mais lui qu’a-t-il fait des interventions financières reçues de ces mêmes occidentaux ? », finalement autant de questions que seul le candidat Mapon pourra y répondre.
Tout compte fait, Mapon aura la tâche quand même difficile, celle de présenter aux Congolais les milles écoles par lui promises, les hôpitaux de références construits dans chaque territoire, 26 universités construites dans chaque province etc., et ce sera justice.