Gestion des provinces : 0 dette bancaire au Lualaba, 150 millions USD à Kinshasa !

Le jour et la nuit, c’est le moindre que l’on puisse dire en guise de conclusion sur la gestion de la province du Luluaba  comparée à celle de la ville-province de Kinshasa. 

En effet, au cours d’un briefing avec la presse organisé tard dans la nuit de vendredi 06 octobre dernier à Kolwezi, chef-lieu du Lualaba, par le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, ce, à la fin de la visite du président de la République dans cette partie du pays, la gouverneure du Lualaba, Fifi Masuka, a déclaré que sa province n’a pas des dettes auprès des banques.

Comment fait-elle pour diriger une province et entreprendre tous les chantiers infrastructurels sans s’endetter auprès des banques ?, telle était la question de curiosité des journalistes venus de Kinshasa où chez eux le gouvernement provincial de Gentiny Ngobila a une dette combinée auprès des banques d’au moins 150 millions USD, selon l’alerte lancée par le président de l’Assemblée provinciale, Godé Mpoyi.

« Je suis économiste de formation et puis je mère et gestionnaire de famille. A une mère, lorsque l’on donne 10FC ou 20FC, elle planifie pour que les enfants mangent. J’effectue les dépenses en fonction des provisions, des disponibles. Je fais en sorte pour que je me contente de ce que j’ai en main », a répondu Fifi Masuka qui confirme s’être engagée sur une centaine de chantiers de construction des infrastructures, notamment les routes, les hôpitaux, les écoles et universités et les bâtiments administratifs, non seulement à Kolwezi mais aussi dans les territoires où chacun a au moins deux à trois chantiers.

A Kinshasa par contre, alors que l’ancien gouverneur André Kibuta avait laissé la province au premier trimestre de 2019 avec une dette cumulée des banques d’au moins 10 millions USD après 12 ans de gestion, son successeur Gentiny Ngobila a ramené en quatre ans cette dette à 150 millions, à en croire le président de l’organe délibérant de la capitale, sans réalisations significatives dans la ville.

D’aucuns diront que Mme Masuka s’en sort bien grâce aux recettes minières considérables  dont ne dispose pas Gentiny Ngobila. Oui, ils peuvent avoir raison au regard du volume de ces recettes, mais partant de la notion « gérer c’est prévoir », notion élémentaire souvent répétée  aux étudiants à l’université,  il y a quoi se poser tant des questions et avoir une inquiétude sur la destination réelle de tous ces fonds empruntés auprès des banques par le gouvernement provincial de Kinshasa. Non sans raison, car cette inquiétude a été exprimée récemment, non seulement par la Banque centrale du Congo (BCC) qui a exigé le gel des comptes de la ville de Kinshasa, mais également par Gerard Mulumba dit Gecoco, l’adjoint de Gentiny Ngobila, qui a déploré une gestion opaque occasionnant les impaiements des plusieurs mois d’arriérés de salaire des membres du gouvernement provincial, des agents administratifs et autre personnel d’appoint.

Tous les projets annoncés avec pompe par le gouverneur Ngobila pataugent et sont sans lendemain (Lire l’article de Scooprdc.net : Kinshasa : Après Kin bopeto, marché central, Kin-toko, tous sans succès, revoici Ngobila avec Métro-Kin !)

Pendant que les institutions provinciales du Lualaba sont en harmonie et regardent vers la même direction pour le développement de la province, à Kinshasa, c’est la déchirure entre les deux institutions avec la guerre de destitution comme objectif principal. Triste gestion d’une ville, d’une capitale malheureseument la plus crasseuse du monde !

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une