Le président de la République, Félix Tshisekedi, a inauguré, jeudi 05 octobre 2023, à Kolwezi dans la province du Lualaba, le Centre de négoce de Musompo. Cet ensemble d’infrastructures est l’œuvre de Mining Engineering Services (MES) de l’Indo-canadien Rahim Dhrolia (lire l’article de Scooprdc.net : Centre de négoce de Musompo inauguré par Fatshi : Bijou construit par MES, chapeau bas à l’Indo-canadien Rahim Dhrolia).
Pour la ministre des mines, Antoine Nsamba, les centres de négoce, prévus dans le Règlement minier, constituent un maillon important de la chaîne de possession et/ou d’approvisionnement des substances minérales d’exploitation artisanale. Ils sont destinés à contribuer à l’assainissement de cette chaîne et à un approvisionnement responsable en minerais d’exploitation artisanale, en ce moment crucial où certains opérateurs en aval de la chaine d’approvisionnement développent des velléités tendant à bannir des marchés internationaux les produits cupro-cobaltifères issus d’exploitation artisanale de notre pays.
Selon Antoine Nsamba, l’opérationnalisation de ce centre de négoce devrait « assurer la traçabilité des minerais et garantir les conditions socio-environnementales de la production artisanale, gage d’un accès direct vers les marchés d’approvisionnement des grandes entreprises mondiales de différents secteurs notamment de l’automobile, de l’électronique et de l’énergie ».
« Cet endroit aménagé, doté d’infrastructures appropriées est mis en place, pour réguler et faciliter les activités liées à la commercialisation des substances minérales d’exploitation artisanale entre les coopératives minières regroupant les exploitants artisanaux, les négociants, les entités de traitement et l’Entreprise Générale du Cobalt », a-t-elle expliqué.
En d’ajouter : « Le Centre de négoce de Musompo, à l’instar des autres centres qui seront créés, est un projet ambitieux qui présente certains atouts notamment : – L’élimination des intermédiaires véreux ; – La détermination et la prise en compte de la teneur réelle des produits miniers ainsi que la suppression des spéculations des prix par la fixation de la grille tarifaire des produits miniers, avec comme conséquence l’amélioration des revenus des exploitants artisanaux ; – L’assainissement de la chaîne d’approvisionnement et la mobilisation de recettes fiscales équitables ; – L’évacuation des dépôts de fortune encombrés des sacs des minerais le long de la route, et j’en passe ».
La ministre des mines fait remarquer que le laboratoire du CEEC, installé au sein du Centre de négoce de Musompo, offre l’opportunité de résoudre la problématique des teneurs vraies et de la détermination du taux d’humidité. Antoinette Nsamba se dit convaincue que son ministère disposera d’une base des données identifiant les sites d’origine des lots, leur nature ainsi que les risques qui y sont rattachés. « Les données ainsi recueillies permettront d’établir des matrices de risques pour chaque site artisanal et de définir, par la suite, des politiques particulières de contrôle et d’atténuation des risques », garantit-elle.
Gestion du Centre de Musompo
Le Centre de négoce de Musompo ainsi inauguré par le président de la République aura deux gestionnaires : l’un patrimonial et l’autre technique. En effet, la gestion patrimoniale est confiée à la province du Lualaba. Celle-ci devra s’occuper de l’entretien et de la maintenance de toutes les infrastructures abritant les services techniques et connexes.
Par contre, la gestion technique est l’apanage du ministère des mines au niveau national. Elle consiste à assurer le suivi de tous les actes techniques en conformité avec les normes nationales, régionales et internationales de traçabilité applicables en RDC. Elle relève des services techniques du Ministère des mines, dans les limites de leurs attributions respectives.
Selon la ministre des mines, plus de 200.000 exploitants artisanaux opèrent dans la filière cupro-cobaltifère artisanale. Cependant, force est de constater que la plupart vivent en deçà du seuil de pauvreté, à cause des injustices et écueils qu’ils rencontrent au quotidien les empêchant de tirer une juste rétribution de leur travail. Pour elle, le Centre de négoce créé et inauguré est la solution pour corriger ces injustices.