Depuis ce lundi 02 octobre 2023 se tient au Cercle Elaïs de Kinshasa, l’atelier sur le lancement technique du Programme d’appui au développement agro-industriel de Ngandajika (PRODAN). Ces assises qui réunissent les experts du Ministère de l’Agriculture et de la Banque africaine de développement (BAD) vont se clôturer le vendredi 06 octobre.
Approuvé par le Conseil d’administration de la BAD en novembre 2021, ce programme n’a pas encore démarré effectivement. Or, d’après Kouassi Akoupo, chargé de programme pays principal et responsable pays a.i de la BAD en RDC, son institution a déjà mobilisé pour plus de 71 millions USD pour le financement de PRODAN, projet pilote dans le cadre des parcs agro-industriels à ériger dans 22 provinces de la RDC pour stimuler une croissance annuelle du secteur agricole de plus de 6%, indispensable pour réduire la pauvreté, assurer ainsi la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations et générer durablement des emplois et des revenus.
Outre cette somme disponibilisé pour le projet proprement dit, la BAD a avant tout mobilisé un fond, plus de 1,6 millions sous forme de don, en vue de la préparation des projets des parcs agro-industriels de Ngandajika, Kaniama-Kasese et Mweka, c’est-à-dire : les études de faisabilité technique, économique, financière, institutionnelle, environnementale et sociale de ces trois parcs agro-industriels précités.
En effet, dans l’entendement de ceux qui ont conçu le PRODAN, son objectif spécifique est de développer des infrastructures structurantes dans la zone d’influence du programme et mettre en place un cadre favorable à l’investissement du secteur privé agro-industriel, en vue d’apporter de la valeur ajoutée aux chaines de valeur prioritaires. Alors que son exécution était prévu pour cinq ans, deux ans se sont déjà écoulés sans qu’il y ait du concret.
Le ministre de l’Agriculture, Me José Mpanda Kabangu, qui a ouvert cet atelier, n’a pas caché son inquiétude par rapport au retard pris par le programme. Pour lui, il est inconcevable que ce programme dont l’accord de prêt avec la BAD avait été signé en 2021, soit encore au niveau de réflexions techniques à ce jour. Dans son pragmatisme légendaire, il exige du concret.
« Nous sommes à Kinshasa dans nos ministères en train de réfléchir comment il faut tirer cette population de la situation de la pauvreté, mais nous devons rapidement aller au concret. Il est inconcevable qu’aujourd’hui, nous en tant que gouvernement, nous ne soyons pas à mesure d’expliquer à cette population qu’un programme qui a été implémenté depuis 2021 et que nous soyons aujourd’hui en 2023 finissant, qu’en train de réfléchir. Pour cette population qui a des difficultés de vie, cette population ne peut pas arriver à comprendre que deux ans, trois ans, alors que le gouvernement avait pris une décision lors du Conseil des ministres, alors que les accords sont ratifiés, qu’on soit toujours dans nos bureaux en train de réfléchir. Cette population voudrait nous voir sur terrain en train d’exécuter le programme », a fait remarquer Me José Mpanda aux séminaristes en les exhortant que les cinq jours de réflexion de leur atelier ne soient pas de tiroir.
Il faut rappeler que le 15 juin dernier, le ministre José Mpanda avait été à Ngandajika, précisément au village Nyongolo où est prévu un site de 4.500 hectares devant accueillir le PRODAN. Dans son approche de partenariat public-privé (PPP) qu’il développe dans le secteur agricole, Me José Mpanda a associé pour ce projet, la société Arise. Cette société qui est spécialisée dans la conception, l’opérationnalisation et le transfert des ports, zones économiques, zones d’investissement spéciales et autres, va ajouter le gap déficitaire sur les 400 millions USD qu’exige le projet pour sa vraie matérialisation.