Dépassement budgétaire : Un faux procès contre la Cour des comptes !

Par son communiqué n° 005/ODEP/2023 récemment publié, l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) est monté au créneau pour dénoncer les pratiques de dépassements budgétaires comme de fautes de gestion. L’ODEP constate que cette mauvaise gouvernance des finances publiques s’est installée durant tout le 1er quinquennat de l’actuel chef de l’Etat. Elle s’est enracinée et accompagne en grande pompe la fin du mandat. Si, en 2021, 12 institutions et ministères étaient déjà atteints par ce cancer, en 2022, ils sont 30.

L’ODEP va plus loin pour indexer la Cour des comptes d’avoir signé un « grand scandale », elle qui est une institution supérieure de contrôle, en se faisant aussi atteindre par le « cancer mortel déjà au stade de la métastase » dans toutes les institutions du pays et l’administration, avec un taux de dépassement de 126%. Et l’ODEP de s’interroger : le dépassement budgétaire étant une faute de gestion, qui sanctionnera le premier président de la Cour des Comptes ?

Du coup, à la Cour des comptes, l’on ne veut pas que des telles inepties de l’ODEP soient gobées par l’opinion au risque que celle-ci soit conditionnée par une mauvaise information.

Les experts économistes de la Cour des comptes font savoir que le budget dans son ensemble doit, une fois voté, s’exécuter à 100%. Et les 126% de dépassement dont parle l’ODEP constituent en réalité le taux d’exécution du budget en général. Et s’il faut parler du dépassement budgétaire à la Cour des comptes, il est de 26 % et non de 126% parce qu’en fait les 100% sont généralement le taux d’exécution recommandé.

Alors, ce dépassement de 26%, fait-on savoir à la Cour des comptes, est bel et bien justificatif du fait des cas de force majeure survenus pendant l’exécution du budget déjà voté. C’est notamment l’installation des nouveaux magistrats nommés par ordonnances  présidentielles qui était impérieuse. Leur installation non prévue mais intervenue pendant l’exécution d’un budget déjà voté, a fait sortir de la caisse des fonds.

Au-delà de l’installation, il y a eu également la nécessité d’assurer la mobilité de ces nouveaux animateurs de la Cour des comptes. Encore des fonds à sortir de la caisse mais non prévus dans le budget en cours d’exécution.

Il y a eu aussi le paiement, explique-t-on toujours à la Cour des comptes, des anciens et des retraités à qui il fallait payer des indemnités de sortie légales. C’est tout ça qui justifie le dépassement budgétaire de l’ordre, rappelons-le, de 26% et non 126% à la Cour des comptes tel que mentionné par l’ODEP.

Avec ces explications claires sur un dépassement occasionnés par des cas de force majeur, à la Cour des comptes l’on demande à l’ODEP qui s’affiche curieusement en posture d’ « opposant » avec des discours du genre « le pays est mort avec ses 900 partis politiques et une kyrielle de candidats à tous les niveaux qui n’aspirent, comme des charognards, qu’à venir à bout du cadavre de l’éléphant mort tué par la classe politique actuelle qu’est la RDC » ou encore « on est consterné, parce que l’affaire Cour des comptes affaiblit et discrédite tout le corps de contrôle qui n’avait besoin de ce coup de massue mortel », de bien s’informer à la place de vouloir chercher des buzz qui sont en réalité des badbuzz.

  • Bendélé Ekweya té

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