La ministre d’Etat, ministre du Portefeuille et le ministre des Transports, voies de communication et de désenclavement, ont exhumé, vendredi 22 septembre dernier lors de la réunion du Conseil des ministres, le dossier de création de la nouvelle compagnie aérienne « Air-Congo ».
Cette exhumation de ce dossier de création d’Air Congo intervient deux ans exactement depuis que feu Cherubin Okende, alors ministre des Transports à l’époque, avait annoncé la nouvelle à la presse. C’était de son retour mi-octobre 2021 des Emirats Arabes unis où il avait accompagné le président Félix Tshisekedi.
Dans une interview exclusive accordée à Scooprdc.net le 17 octobre 2021, feu Chérubin Okende affirmait : « Nous voudrions avec Félix Tshisekedi, président de la République, chef de l’Etat, reprendre un peu cette fierté d’être un grand pays au cœur de l’Afrique ».
L’ancien ministre avait même déclaré que 7 avions étaient déjà disponibles pour le trafic international et domestique. « Aujourd’hui, il y a en disponible 7 avions de nouvelle génération. Imaginez, Dreamliner (NDLR : Boeing 787) qui pourra commencer à lancer les vols internationaux et permettre aux Congolais qui, lorsqu’ils veulent aller au Moyen-Orient en Asie et en Europe, empruntent les avions d’autres compagnies, mais prendront demain lors de la mise en œuvre de ce partenariat de cette nouvelle compagnie, des avions battant pavillon République démocratique du Congo ! », avait-il dit, en balbutiant sur la date du début des activités de la nouvelle compagnie. « Je ne serai pas très ferme en ce qui concerne le délai, mais le plus rapidement possible sera fait », avait-il répondu prudemment à la question de Scooprdc.net.
Chérubin Okende a quitté malheureusement le gouvernement par démission à la suite de la rupture des relations entre Tshisekedi et Katumbi, sans qu’aucun jalon de la création d’Air Congo ne soit sérieusement posé. Dans la morgue où il se retrouve présentement, attendant les résultats de l’autopsie sur son assassinat, il lui est difficile de nous dire les véritables causes de non réalisation de ce projet annoncé par lui avec pompe.
Bien que la ministre d’Etat, ministre du Portefeuille, Adèle Kahinda, ait rappelé le protocole d’accord signé avec Ethiopian Airlines Group visant à mettre en œuvre un partenariat stratégique entre les deux parties pour favoriser le développement des investissements dans le domaine aéronautique, la consolidation de l’exploitation des réseaux ainsi que le renforcement des capacités sur les plans technique et opérationnel, il y a lieu, face aux enjeux électoraux qui priment pour l’instant sur tout, de fortement croiser les doigts en signe de pessimisme.
Non sans raison, car le Business plan présenté par le ministre des Transports, Marc Ekila, qui projette une évaluation des capacités économiques, financières et juridiques de la nouvelle compagnie, fait rêver du fait que le chronogramme reprenant les 22 actions programmées à exécuter avant la création de la compagnie, prend 157 jours sans compter le temps que prendra le processus d’obtention du Certificat de Transporteur Aérien (CTA). Or, les 157 jours font au moins cinq mois. Donc, c’est un processus qui va aller au-delà de décembre prochain, mois des élections. A moins que ces élections n’aient pas lieu ou encore que Tshisekedi soit réélu pour espérer à l’accomplissement de ce projet. Sinon, c’est un chapelet de bonnes intentions que Adèle Kahinda et Marc Ekila ont dégrainé au Conseil des ministres.
