Voyager ces derniers temps vers l’intérieur du pays, n’est pas une partie du plaisir. Les avions de Congo Airways étant tous inopérationnels, les seuls de la Compagnie africaine d’aviation (CAA) débordée d’ailleurs par la demande, ne suffisent pas pour servir tous les coins de ce pays-continent. Le tarif officiel par exemple de Mbuji-Mayi d’au moins 150 USD n’est plus respecté. Il faut débourser si l’on veut être aligné rapidement entre 250 USD et 300 USD. Sinon dans la normale, l’échéance d’attente de probable programmation n’est pas de moins d’une semaine.
Face à ce monopole qui détient CAA dans un pays où l’on pouvait compter autant de compagnies aériennes, l’Inspecteur général des finances chef de service, Jules Alingete a plaidé, bien que critiquant l’aspect mort-né de Congo Airways dès sa création, pour sa relance qui ne nécessite que 32 millions USD.
En effet, questionné par les journalistes, le 14 septembre dernier, à la veille de la célébration de 36 ans de l’existence de l’Inspection générale des finances (IGF) sur cette affaire de faillite de Congo Airways qui défraye la chronique, Jules Alingeti a d’abord déploré l’aspect avorton de cette société à peine créée.
« Pour un avion, il faut 50 personnes pour être engagées comme travailleurs. Congo Airways qui n’avait que 4 avions pourrait avoir au maximum 200 à 250 agents. A l’inverse, Congo Airways a 600 agents. Partant de cet élément, la prise en charge posée déjà problème », a-t-il fait voir en s’appuyant sur l’expertise des spécialistes en aviation.
Et de déplorer beaucoup de faux contrats qui ont joué contre la performance de la compagnie : « Nous avons déjà plusieurs dit que la nourriture qui était consommée par les passagers chez Congo Airways, le plat coûtait 80 dollars. Donc, vous imaginez pour un vol, quelqu’un qui partait à GOMA ou à Lubumbashi, payait 300 dollars de billet. Dans ces 300 dollars, un petit repas qu’on servait là-bas coûtait 80 dollars. Nous-mêmes, nous avons tué Congo Airways, juste au moment de sa création ».
Bref, pour le gendarme financier, le fait d’avoir acheté des avions d’occasion avec surfacturation, deux Airbus 320 et deux Bombardiers, ces derniers n’ayant quasiment pas survolé, était déjà la programmation de la faillite de Congo Airways.
Sauver les meubles…
Après avoir échangé avec les responsables de Congo Airways et leur ministre de tutelle, l’Inspecteur général des finances chef de service a révélé que pour la relance de cette compagnie d’aviation publique, il faudra au moins 32 millions USD que le gouvernement devra débourser pour soulager le calvaire de la population dans ce secteur de transport aérien.
« Suite à cette situation inquiétante, la population congolaise commence à traverser dans un autre pays juste pour aller dans une province, c’est vraiment une honte pour la Nation. Le gouvernement devra trouver une solution le plus vite possible : mettre à disposition 32 millions USD, voire 100 millions USD, car c’est une entreprise qui fait la fierté de notre pays », a plaidé Jules Alingete qui estime que 32 millions c’est rien pour le Gouvernement.
Il y a lieu de rappeler que la compagnie Congo Airways a été créée en 2014 sous le gouvernement Matata avec comme ministre des Transports Justin Kalunga muana Ngongo. Ses actionnaires majoritaires sont les entreprises publiques, notamment l’Office de gestion de fret multimodal (OGEFREM), la Caisse nationale de sécurité sociale (INSS), l’Office national de transports (ONATRA), le Fonds de promotion de l’industrie (FPI) et la Régie des voies aériennes (RVA). Son capital social initial était de 35 millions USD issus de ces entreprises étatiques.
«Congo Airways devra être une compagnie de référence dans le secteur aérien, un repère visible qui devra symboliser, parmi tant d’autres signes, la renaissance de toute une nation. Pour cela, notre compagnie sera dotée d’aéronefs de nouvelle génération. Son personnel sera formé et hyper qualifié », avait déclaré à l’époque Justin Kalumba pour montre l’image que le gouvernement voulait donner à cette nouvelle compagnie aérienne.
Ce ministre des Transports avait même promis que la compagnie aérienne disposera d’une flotte d’une dizaine d’avions pour remplacer la compagnie aérienne congolaise (LAC) tombée en faillite depuis une dizaine d’années déjà à l’époque. Mais hélas, c’est seulement quatre avions d’occasion et non de nouvelle génération qui avaient été achetés dont deux, les Bombardiers, rappelons-le encore, n’ont pas du tout survolé.