Le journaliste Stanis Bujakera d’actualité.cd et correspondant du Magazine Jeune Afrique risque de faire le martyr à cause des turpitudes de certains agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR).
Après trois jours de détention au cachot de la Police judiciaire où pendant tout l’interrogatoire, il était question qu’il révèle la source du rapport attribué à l’ANR publié par Jeune Afrique, le confrère vient d’être transféré ce lundi 11 septembre, à en croire l’information livrée par le journaliste Peter Tiani, au Parquet général de la Gombe.
Stanis Bujakera est au fait poursuivi pour propagation de fausses informations liées à l’assassinat du député national Chérubin Okende. En effet, le magazine Jeune Afrique a exploité un rapport prétendument attribué à l’ANR malheureusement sans signature, qui mettait en cause les agents du Département de renseignements militaires, ex-Demiap, dans la mort du député Okende en vue de désorienter l’opinion et discréditer l’enquête en cours. Ce document non signé a été qualifié au cours du dernier briefing avec la presse, de faux par le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, et le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières, Peter Kazadi. D’ailleurs ce dernier a écrit aux rédacteurs en chef de Jeune Afrique et de RFI pour protester et dénoncer le manque de professionnalisme de ces deux médias dans le traitement de cette information en ce qui concerne la confrontation des sources.
D’après notre source à la Police judiciaire, Stanis Bujakera a soutenu pendant toute l’audition qu’il n’était pas auteur de l’article incriminé et qu’il ne dirige par la rédaction de Jeune Afrique, il n’est qu’un simple correspondant. A tout point de vue, le journaliste a pleinement raison au regard de la loi congolaise sur la presse qui détermine la hiérarchisation de la responsabilité pénale dans un délit de presse : l’auteur, le rédacteur en chef, l’éditeur, l’imprimeur…
Ici, même s’il est vrai que le journaliste est correspondant de Jeune Afrique, il n’est pas forcément indiqué que tout article en rapport avec la RDC publié par ce magazine proviendrait de lui. La rédaction centrale de Jeune Afrique qui a ses contacts ancrés en RDC depuis l’époque du maréchal Mobutu, peut donner une information sans se référer à son correspondant qui n’a que deux ou trois ans de collaboration avec elle. La difficulté étant de déceler l’auteur de l’article, toute pression exercée sur le journaliste et sa détention relèvent purement de l’arbitraire au regard de la loi congolaise sur la presse.
Les taupes au sein de l’ANR
A travers son article du 30 décembre 2022 intitulé « Arrestation du CP Gakuru de Kichanga : l’ANR infiltrée par des taupes rwandaises jusqu’à la moelle épinière ! », Scooprdc.net avait alerté sur la présence des mouchards au sein de l’ANR. Le média en ligne en avait cité même les noms. Aujourd’hui, le cercle de ces taupes qui travaillent contre les intérêts de la république a largement grandi.
D’après les informations sorties dans les couloirs du QG des barbouzes congolaises et parvenues au média en ligne, certains agents ANR sont d’obédience lamukiste et d’autres sont katumbistes. Ils reçoivent des fonds pour leurs services rendus. C’est eux qui avaient fuité la nouvelle sur l’arrestation de Salomon Kalonda SK Della d’ailleurs publiée par la presse pro-Katumbi, avant que ce dernier ne soit appréhendé à l’aéroport international de N’djili. Et le fameux rapport incriminant l’ex-Demiap, est leur œuvre qu’ils ont sortie au travers le laboratoire Katumbi, soutient-on dans le milieu des barbouzes. C’est là que les nouveaux responsables de l’ANR doivent sérieusement creuser au lieu de s’acharner sur le journaliste dont il est difficile de prouver que c’est lui l’auteur de l’article incriminé.
Aussi, les sources de Scooprdc.net au sein de l’ANR révèlent que l’ancien administrateur général de ce service d’intelligence, Jean-Hervé Mbelu, serait très mécontent de son évincement et parlerait d’une humiliation que Fatshi lui a infligée. Lui et son complice, un certain prophète Shekina, auraient juré de l’extérieur du pays où ils sont, de mettre sur la place publique des documents, vrais ou faux, pour nuire au régime Tshisekedi.
A ce duo, il faut ajouter Bifor Biselele libéré après être humilié avec son sextape balancé sur les réseaux sociaux. Ce dernier qui séjourne présentement en France, ruminerait aussi sa colère contre le régime.
Ce cocktail des mécontents ajoutés aux taupes, est prêt à tout pour discréditer facilement le régime Tshisekedi à l’ère actuelle où tout est consommé sur les réseaux sociaux, même par les intellectuels, sans discernement.