Dans une lettre ouverte le 1er septembre dernier et adressée au bureau permanent de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) avec copie pour information à monseigneur Kasanda de Mbuji-Mayi et à la nonciature apostolique, monsieur l’abbé professeur abbé François Kabasele Lumbala, prêtre du diocèse de Mbuji-Mayi, dénonce l’attitude du cardinal Fridolin Ambongo et celle de monseigneur Donatien Nshole, dans ce qu’il qualifie de « protestation aux combines politiques de certains membres de notre hiérarchie catholique », avec comme intitulé : « Ne bradez pas le catholicisme contre les combines politiques ».
Une lettre qui sonne le glas d’une attitude de la haute hiérarchie catholique de la RDC décriée par plus d’un congolais, en commençant par les catholiques eux-mêmes qui estiment que le cardinal Ambongo et Donatien Nshole ont atteint les limites de l’acceptable dans leurs déclarations contre les institutions du pays, au point de distiller au sein de la communauté, un discours de haine et de ségrégation à l’endroit de la communauté luba.
Dans sa lettre, l’abbé François Kabasele rappelle les avertissements du pape François lors de son voyage apostolique à Kinshasa en février dernier et le discours d’aurevoir du nonce apostolique à Lubumbashi, discours qui selon certains, avait fâché les deux incriminés.
Rappelant les propos du saint père, l’abbé professeur affirme ce qui suit : » … pourquoi oublier si vite les avertissements du Pape François en visite au pays dans son discours du 3 février dernier, contre l’esprit mondain et politicien qui ferait que nos ecclésiastiques endossent le costume des entrepreneurs, des « maitres » prompts à donner de leçons en dehors de leur mission propre ? » Quant au nonce apostolique, Mgr Ettore Balestrero, il a lors de son serment à Lubumbashi devant les évêques réunis en congrès eucharistique au mois de juin dernier dit entre autre ceci : « …si nous voulons que notre ministère puisse avoir des fruits, nous ne devons pas nous occuper de quelles sont les routes que je dois construire, les maisons que je dois faire, quels sont les changements que je dois obtenir dans le pays ! Parce qu’en réalité, le changement dans le pays ne dépendra pas directement de l’église ; ce ne sera pas à nous les évêques, pas à nous les prêtres, de changer le pays ; nous devons donner les principes : »…amener et porter Dieu à ce pays. Nous sommes très préoccupés de faire ce qui ne relève pas de nous…« .
A la lumière de ces déclarations qui pourtant étaient de mises en garde que ce soit du Pape François ou du nonce apostolique, Mgr Fridolin Ambongo et Mgr Donatien Nshole ne sont que obnubilés par la fin du régime Tshisekedi et la dissolution de la CENI, mieux le départ de Kadima à la tête de cette institution. Les deux prélats sont plus katumbistes, aveuglés comme on les accuse, à tort ou à raison, par l’argent que ce dernier leur donnerait fréquemment. Mais à l’allure où vont les choses et avec la réaction de l’abbé François Kabasele qui n’est pas le seul clergé à être frustré par le comportement du tandem Ambongo-Nshole, l’église catholique congolaise risque le schisme.