Gestion de Go-pass : Et si l’IGF allait au-delà de ses remords !

L’Inspecteur général des finances, Jules Alingete, avait révélé quelques mois après sa nomination à la tête de l’Inspection générale des finances, que les recettes de Go-pass ou I.D.E.F payé obligatoirement par chaque passager avant d’embarquer dans un avion, étaient hypothéquées pour trois ans à venir par le régime sortant.

« Sachez-le, pendant trois ans, vous ne verrez pas l’argent de go pass parce que cet argent a déjà été utilisé à des fins que nous ne connaissons pas. Tout ce que vous payez, vous payez des dettes, vous remboursez (Ndlr : à des banques). On nous a dit qu’ils ont construit cette aérogare de N’djili, on ne sait pas combien ç’a couté, ils ont arrangé la piste, mais ils ont laissé des dettes.  Donc, tout l’argent perçu paye ces dettes là et ça va prendre trois ans pour les travaux vaguement déclarés et non certifiés », avait révélé le gendarme financier.

Et d’ajouter : « Vous pouvez imaginer que dans cet argent de go pass, 43 millions USD, selon ce que l’on nous a dit, ont été envoyés pour l’aménagement de l’aéroport de Kalemie. Allez à Kalemie vérifier s’il y a un aéroport de 43 millions USD ! Regardez comment on a géré les choses, et c’est regrettable : 43 millions USD pour un aéroport dont les travaux effectués ne sont pas à la hauteur de cette somme d’argent ».

Au jour d’aujourd’hui, Jules Alingete totalise trois ans à la tête de l’IGF et tout le monde s’accorde que les trois ans d’hypothèque des recettes de Go-pass sont atteints. L’encadrement de ces recettes qui sont énormes s’avère alors important au regard de l’objectif assigné à cette taxe, celui notamment d’entretenir et de réhabiliter les infrastructures aéroportuaires.

Les experts sont d’avis que si ces recettes sont bien encadrées, la Régie des voies aériennes (RVA) peut construire chaque année un aéroport moderne dans chaque province et que Kinshasa et Lubumbashi peuvent être dotées des aéroports du type modèle Istanbul en Turquie ou Addis-Abeba en Ethiopie.

Non sans raison, car petits calculs faits, en considérant seulement quelques compagnies d’aviation internationales desservant Kinshasa (Brussel Airlines, Air France, Turkish Airlines, Ethiopian Airlines, Kenya Airways, South Africa Airways…), chacune avec une capacité moyenne d’au moins 200 passagers, rien qu’avec ces compagnies étrangères, la RVA réalise journellement pas moins de 50 mille USD étant donné que chaque passage paye 50 USD et que l’on prenne la moyenne de 1000 passagers par jour. S’il faut ajouter les compagnies locales (CAA, Congo Airways…) et d’autres qui organisent le VNR, avec la moyenne de 600 passages par jour, c’est au moins 6 mille USD chaque jour. Si par jour la RVA est capable de générer 55 à 60 mille USD par jour, donc par mois c’est entre 1,5 et 1,8 millions que cette taxe de Go-pass lui procure et c’est entre 18 millions et 21 millions encaissés dans l’année. Et tous ces montants concernent seulement l’aéroport international de N’djili.

S’il faut alors prendre les autres aéroports, notamment de Goma, Lubumbashi, Mbuji-Mayi, Kisangani, Kindu, Kalemie, Mbandaka, Kolwezi…, la RVA atteint annuellement 25 millions USD générés par la taxe Go-pass. De quoi, avec une gestion orthodoxe, construire des infrastructures aéroportuaires modernes. D’où cette interpellation à l’IGF pour l’encadrement des recettes de Go-pass.  Sinon, c’est anormal qu’instaurée depuis mars 2009, cette taxe en 14 ans, ne donne pas des résultats satisfaisants.   

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une