Lutte contre le tribalisme : Tshisekedi recommande le retour à la territoriale de non originaires

Au cours de la récente émission réalisée avec sa porte-parole pour répondre aux questions lui posées par la population congolaise, le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a expliqué également les stratégies pour mettre fin à la résurgence du tribalisme dans des provinces de la RDC.

Face à cette résurgence du tribalisme, Félix-Antoine Tshisekedi, a soutenu que l’actuelle Constitution est « quelque part à la base » de la résurgence de ce tribalisme en République démocratique du Congo. Pour lui, ce phénomène qui lui « donne beaucoup de peines », a commencé « depuis que l’on a mis fin au système qui existait à l’époque du MPR, parti Etat, où le président de la République nommait les gouverneurs de provinces et leurs adjoints.

« Depuis que nous avons mis fin au système qui existait à l’époque du MPR-parti Etat, où le président de la République nommait les gouverneurs de province et leurs adjoints, les gouverneurs qui n’étaient pas originaires de ces provinces, cela a marché, ç’a renforcé la cohésion nationale. Aujourd’hui, on a laissé aux provinces les soins de s’occuper de cela avec les lacunes qui sont les leurs, et aujourd’hui les provinces sont démunies et les moindres sommes d’argent qui passent par là, tout le monde veut se le partager, on ne pense même pas à les investir dans le développement de la province. Et donc, la course à ces petites sommes d’argent fait que ça exacerbe le tribalisme, on doit parler des clans, on doit parler de tribu pour que son candidat gouverneur passe et ça aggrave les divisions », a fait remarquer Fatshi.

Et de renchérir : « A l’époque quand on parlait d’un ministre du Kasaï Oriental au gouvernement, les gens s’en contentaient, bon voilà on a au moins un ministre, mais aujourd’hui ce n’est pas le cas, quand on vous parle d’un ministre, mais on vous dit d’accord, mais c’est un ministre du Kasaï mais il est du territoire de Katanda, nous on en veut un pour Kabeya Kamuanga. Et c’est comme cela aussi dans les provinces que ça se passe, et ça c’est très dangereux ».

Presqu’à terme de son premier quinquennat, Félix Tshisekedi estime que s’il a un deuxième mandat, il va militer pour que la gestion des provinces soit comme par le passé pour mettre fin à ce fléau du tribalisme.

« Moi, je pense que si les Congolais me renouvellent leur confiance, je veux demander à ce que le Parlement revoit cela. Qu’on mette fin peut-être pas au système des assemblées provinciales, parce qu’il faut quand même une représentation locale, une représentation provinciale, mais que l’on désigne les gouverneurs comme en France on désigne les préfets. Hier d’ailleurs, je posais la question à mon homologue angolais, lui, aussi dans son pays, il nomme les gouverneurs de province », a-t-il déclaré.

Etant des grands commis de l’Etat, Tshisekedi soutient que les gouverneurs ne doivent pas être élus. « On peut demander à nos juristes de se pencher sur la question et voir comment on peut faire cohabiter les élus des assemblées provinciales qui vont surveiller la gestion de ces grands commis de l’Etat, qui doivent rendre le compte, parce que la Constitution le dit, ils sont les représentants du président de la République dans la province. Ils doivent rendre compte à la hiérarchie, mais ils doivent être désignés par celle-ci », a-t-il souligné en démontrant la difficulté dans laquelle il se trouve de nommer un gouverneur, d’attendre les rapports et les résultats venant de lui, mais d’entendre un jour qu’il a été destitué par l’assemblée provinciale, et que cette province n’est plus en situation d’être gérée.

« C’est un système qui tue la démocratie et la gestion de nos provinces, et je crois que nous devons en homme avisé nous pencher sur cette question et essayer de la résoudre de manière à ce que l’intérêt du pays soit mis en avant », a conclu le président de la République.

  • Bendélé Ekweya té

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