Des boulets rouges ont été lancés près d’une semaine sur le ministre de la Communication et des médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, à cause de sa déclaration déniant un réseau de trafic d’organes humains par les kidnappeurs arrêtés par la police. WhatsApp, Tic Toc, Facebook et Twitter, Patrick Muyaya n’a pas échappé, non seulement à des critiques exacerbées, mais également à des injures et calomnie. Mais serein, il ne s’est pas dédit.
Cette position avec deux pieds bien fixes dans les bottes de « Azala zala tii na finale » comme aiment aduler Patrick Muyaya par ses fans de « Bandal c’est Paris », a été confirmée par le vice-ministre de la Santé, le docteur Serge Olene, au cours du briefing hebdomadaire avec la presse, ce mardi 10 juillet 2023.
Devant les professionnels de médias, Patrick Muyaya est revenu sur la situation de trafic d’organes humains bien alimentée dans les réseaux sociaux, en demandant aux Kinoises et Kinois de ne pas céder aux rumeurs et de ne pas tomber dans la panique suite aux messages tendant à créer une psychose dans l’ensemble de la population.
D’entrée de jeu, le porte-parole du gouvernement précise que la police n’a identifié aucun cas de trafic d’organes tel que les réseaux sociaux en ont parlé. « J’ai discuté avec le général Kasongo, il m’a rassuré que la police n’a pas identifié des cas de trafic d’organes. Pour faire du trafic d’organes, c’est assez laborieux parce qu’il vous faut faire la chirurgie, il faut conserver les organes que vous détachez des êtres humains. Ceci requiert une technicité spécifique. Je pense qu’on ne peut pas y croire lorsque nous regardons comment les criminels opèrent ici. Donc, ça c’est des rumeurs qui procèdent à une œuvre de manipulation qui vise à lancer un message négatif par rapport aux préparatifs des Jeux de la Francophonie. Les jeux de la francophonie pour nous gouvernement, c’est des jeux de l’espoir et de la solidarité », a-t-il déclaré, en confirmant que toutes les dispositions sécuritaires sont également déjà prises et que la police nationale y travaille.
Dans cette même logique, le vice-ministre de la santé, médecin de formation et pratiquant, a explicité scientifiquement et techniquement pour démontrer que pareille pratique de trafic d’organes dans la ville de Kinshasa est quasi-impossible.
« Une transplantation ou trafic d’organes humains demande qu’il ait une infrastructure et des gens expérimentés pour prélever les organes, mais aussi des conditions de conservation et de transport. Aussi, il faut savoir que ces organes qui sont prélevés ont une durée de vie très très limitée », a-t-il indiqué.
Et Dr Serge Olene d’ajouter : « Par exemple, quand on retire un cœur, il peut survivre trois à quatre heures. Un poumon et un foie, c’est 6 heures. Les reins 1 à 2 jours. Mais ça ne suffit pas pour retirer un organe, ce sont des chirurgiens et des équipes bien formées qui le font et ça ne prend pas moins de 12 heures. Et au moment où on retire un organe, on doit immédiatement le transplanter sinon ça ne sert à rien. (…) Soyez rassurés quant à ce, nous n’avons ni l’expertise, ni le plateau technique pour arriver à faire ces transplantations aujourd’hui ».
Le vice-ministre de la Santé a insisté aussi sur le fait que pour les reins, il faut d’abord une étude préalable de compatibilité entre les reins à remplacer chez le patient et ceux à soutirer chez le donneur. Et pour détruire l’incrédulité de ses concitoyens, le numéro 2 de la santé publique a fait remarquer que selon le rapport de l’OMS, la RDC ne fait pas partie des pays africains qui font le trafic d’organes humains.