Justice congolaise : Et si Tambwe Mwamba avait raison sur ses 3V !

Le procès dit de kidnappeurs qui se déroulait en foraine à l’esplanade du ministère de l’intérieur à Kinshasa, a mis à nu l’immortalité de certains magistrats civils qui, autrefois, s’en étaient pris virilement à Alexis Tambwe Mwamba, alors ministre de la justice et garde des sceaux en 2017, car les ayant traités des adeptes de 3V (Villa, voiture et veste).

Maintenant cette antivaleur caractérisée par l’ampleur intolérable de la corruption ayant fait que le procureur général près la Cour de cassation monte sur ses quatre chevaux avec une batterie de mesures de sanction contre les magistrats de son ressort, la question est de savoir si ATM n’avait pas raison !

En effet, le PG Firmin Mvonde Mambu a réuni, lundi 10 juillet 2023, les procureurs généraux près les Cours d’Appel et les procureurs de la République (des parquets près le TGI) de la ville province de Kinshasa dans le but de les rappeler à l’ordre face aux allégations de la population qui les accuse d’accorder les libertés provisoires à des malfrats qui ont commis des faits graves.

Au nombre des mesures prises au cours de cette rencontre, le PG a ordonné la mise en place dans les tout prochains jours des numéros verts pour dénoncer les magistrats véreux, qu’ils soient du parquet ou du siège, qui s’adonneraient à des actes de corruption, de concussion, d’extorsion et d’autres vices. Le PG Firmin Mvonde a, par ailleurs, décidé de mettre sous inspection permanente tous les parquets de Kinshasa. Il sera concrètement question, a-t-il expliqué, d’installer une sorte de « tutelle judiciaire », en déléguant un haut magistrat de la Cour de Cassation aux parquets généraux près les Cours d’Appel et aux parquets près les Tribunaux de grande instance.

Il a saisi cette occasion pour appeler les magistrats présents à cette réunion à mettre fin aux arrestations et libérations fantaisistes qui frisent l’arbitraire. « Désormais, l’exécution des mandats d’amener les week-ends, les dimanches et les jours fériés est strictement interdite, sauf ma dérogation expresse. Arrêter aujourd’hui et libérer le lendemain sera sévèrement sanctionné. Le mandat d’amener n’est pas une pièce de détention mais de procédure », a-t-il instruit. 

Parmi les autres mesures prises par le PG près la Cour de Cassation, figure l’institution de la permanence des magistrats jusqu’à 21h00. Il souligne que les faits saillants déférés devant les juges seront désormais instruits en procédure de flagrance. Il s’agit, a cité à titre indicatif le PG près la Cour de Cassation, des cas de banditisme sous toutes ses formes, de viol, de haine tribale, de la propagation des faux bruits…

Pour revenir à Thambwe Mwamba, lui-même avocat de profession, il flirtait sans doute professionnellement avec beaucoup de ces magistrats sur les dossiers que son cabinet recevait. Devenu leur ministre de tutelle, il les connaissait parfaitement, les uns et les autres dans toutes les institutions judiciaires de Kinshasa.

Si en 2017, les magistrats avaient estimé que ATM avait porté atteinte à une profession noble et respectueuse, tel est le cas si toute chose restant égale par ailleurs, lorsqu’il les avait traités de corrompus et adeptes de 3V, qu’en est-il alors aujourd’hui puisqu’en 2023, ce sont les prévenus qui les citent en affirmant devant la face du monde ce qu’ils font comme arrangement avec certains magistrats qui dealent avec eux ?

L’histoire se répétant encore, lorsque le chef de l’État Félix Tshisekedi parle aujourd’hui de l’ampleur de la corruption qu’il a trouvé en RDC, les Cours et tribunaux se disputeraient bien la première place en concurrence avec certains membres du gouvernement et les élus à quelque niveau que ce soit.

La plupart de Congolais interrogés, préfèreraient avoir à faire avec un tribunal militaire que civil, ceci à cause de l’immoralité et le degré de corruption qui se sont installés dans le chef de ce dernier. Il n’y a plus de peur à proposer de l’argent et autres avantages aux magistrats civils pour qu’ils tordent la vérité. Le Conseil supérieur de la magistrature a encore du pain sur la planche.

  • Bendélé Ekweya té

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