L’homme d’affaires Stavros Papaioannou peut aujourd’hui concurrencer l’ancien président américain Trump pour sa présence sur Twitter. Toujours connecté sur Twitter, le patron de la défunte compagnie aérienne Hera Bora intervient dans les discussions dans tous les domaines autant qu’il en crée aussi.
Son récent post est relatif au cas Matata Ponyo dit Mapon, ancien premier ministre qui a des ennuis avec la justice au sujet de la débâcle du parc agroindustriel de Bukanga Lonzo. « Justice ou injustice », s’interroge Stavros Papaioannou ?
Mais l’homme d’affaires n’attend pas longtemps pour se répondre : « Nous sommes devant des ballets incessants au cours desquels d’anciens pillards se victimisent : l’inversion de valeurs est à l’œuvre ».
Pour l’ancien patron de Hewa Bora, en dépit des manœuvres constantes des avocats de Matata devant les palais de justice pour éviter de rendre des comptes devant la barre, il est nécessaire de se poser les questions suivantes : existe-t-il une impunité réelle pour une certaine catégorie de citoyens ? Devons-nous tolérer ces actes de pillage ?
« Il est avéré que des sommes colossales ont été détournées à Bukangalonzo. Cette classe de prédateurs a tout mis en œuvre pour entraver l’appareil judiciaire et ainsi se soustraire à toute reddition de comptes. Devons-nous nous soumettre à ces manœuvres mafieuses ? En revanche, n’oublions pas, lorsque nous sommes concernés, même les infractions présumées de nos ancêtres nous sont d’office attribuées ! Si nous souhaitons réellement opérer un changement, il est impératif que non seulement Matata, mais également Thambwe Mwamba (dans le cadre du prétendu contrat de fourniture alimentaire pour les prisonniers) comparaissent devant la barre et vous ferez Justice, monsieur le Procureur Général ! », recommande Stavros Papaioannou.
De son côté, le mouvement citoyen Filimbi encourage le sénateur Matata Ponyo d’éclairer l’opinion et la justice sur les faits qui lui sont reprochés dans le cadre de dossier Bukanga Lonzo, dont le procureur général près la Cour constitutionnelle, a lancé un nouveau mandat de comparution pour ce mercredi 12 juillet.
D’après ce mouvement citoyen, l’ancien premier ministre, déclaré candidat président de la République, devrait procéder à cet exercice afin de ne pas être vu par la population comme celui qui cristallise l’impunité.
Le message de Filimbi à l’ancien premier ministre et ministre des finances dans le régime Kabila tombe à point nommé étant donné que la Cour constitutionnelle a émis un mandat de comparution à l’endroit de Matata Ponyo qui, malheureusement, s’accrocher à dénoncer l’instrumentalisation de la justice par le régime en place afin de l’écarter de la course à la prochaine présidentielle de décembre alors que sa gestion de ce projet a fait tache d’huile.
Pour Filimbi tout comme pour tout Congolais, Matata ne devra pas, s’il faut lui rappeler ses propos quand il était en Guinée et devrait venir se présenter à la première invitation de la justice, avoir peur de celle-ci. « Qui a autorisé l’arrêt de financement de ce projet de Bukangalonzo, vital pour ce pays. La responsabilité est à situer après mon départ en décembre 2016, je n’ai pas pris un dollar de ce projet ni directement ni indirectement », avait déclaré l’ancien premier ministre congolais lors d’une conférence de presse en février 2021. Mais pourquoi refuse-t-il de le démontrer devant les juges pour mettre totalement fin aux poursuites du Procureur général près la Cour constitutionnelle qu’il a malencontreusement récusé ? Pense-t-il se soustraire jusqu’à quand pour avoir la paix du cœur ? Ce qui est vrai, la débâche du parc agroindustriel de Bukanga Lonzo bien documentée dans le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF), reste une épine dans le pied de l’homme qui se clame de l’école de la bonne gouvernance.