Fatshi : « Si j’étais dictateur, ceux qui le disent, ne seraient pas ici au Congo »

A quelques mois des élections générales en République démocratique du Congo, lesquelles signifient ainsi la fin de son premier mandat, le président de la République, Félix Tshisekedi, s’est soumis à un exercice de répondre aux questions de ses administrés exactement sur ceux qu’ils pensent de ses quatre ans accomplis à la tête du pays.

Selon les informations obtenues par Scooprdc.net du porte-parolat de Félix Tshisekedi, plus de cinq mille questions émanant de Congolais et postées sur la plateforme créée pour cette fin, ont été enregistrées. Ces questions ont été regroupées selon les thématiques et sélectionnées pour arriver à celles lues à son intention par sa porte-parole, Mme Tina Salama. C’est ici le lieu de signaler qu’il ne s’agissait pas d’une interview du président de la République accordée à la presse comme d’aucuns le pensent en tirant à boulet rouge sur Mme Tina Salama, mais plutôt d’une simple lecture par elle des questions posées au président de la République par les citoyens.  

Au nombre de ces questions sur plusieurs sujets, figure celle accusant Félix Tshisekedi d’utiliser les méthodes dictatoriales, répressives contre l’opposition.

A ce sujet, il a essayé d’une façon ou d’une autre de se défendre en démontrant qu’il est démocrate et ne s’est jamais inscrit dans la logique de la dictature, tout en rappelant d’ailleurs qu’il a passé les trois quarts de sa vie à lutter contre la dictature et les inégalités sociales.

« Je tiens à vous le dire, je serai jamais dictateur. La preuve ce que si j’étais dictateur, ceux qui le disent, ne seraient pas ici au Congo. Je ne veux pas vous donner des exemples des pays, regardez seulement autour de nous. Si un opposant à ce régime ou un journaliste peut dire ou parler de dictature dans ce pays. Ça veut dire que s’ils peuvent déjà le dire ici et rentrer chez eux dormir tranquilles, ça veut dire que ce n’est pas vrai. En même temps, il ne faut pas confondre la démocratie et l’anarchie. J’ai passé la majeure partie de ma vie à combattre la dictature, à me battre contre l’injustice et pour les libertés », a déclaré Félix Tshisekedi en soulignant qu’en aucune fois, dans son opposition à l’époque, il avait utilisé sa liberté pour organiser la déstabilisation des institutions ou du régime qu’il combattait aux côtés de son père, feu Etienne Tshisekedi Wa Mulumba.

« Nous avions eu des tas d’occasions d’embrasser la lutte armée, mais nous l’avions toujours refusé, grâce à la clairvoyance de notre leader Etienne Tshisekedi, d’heureuse mémoire. Nous avions refusé ce chemin parce qu’il contient beaucoup d’inconnus. La preuve, regardez l’AFDL qui est rentrée avec les armes avec une prétention de libérer le pays de la dictature du Marechal Mobutu, alors que nous, nous étions déjà engagés dans un processus pacifique de démocratie qui nous amenait tout doucement vers des élections. Ils ont mis le maréchal Mobutu dehors, mais arrivaient avec une cohorte d’armées étrangères, ce qui a sonné d’ailleurs le début de nos malheurs qui continuent jusqu’à ces jours. Ils sont allés jusqu’à placer un étranger à la tête des forces armées. Donc, vous comprenez que nous ne pouvons pas nous inscrire dans cette logique », a indiqué le président de la République.

Resté intransigeant dans sa logique de punir tout Congolais qui s’illustrerait en déstabilisateur de la paix, Fatshi s’est dit prêt à barrer la route contre tout individu qui emprunterait ce schéma-là de la déstabilisation du pays, sous prétexte d’une démocratie.

« Tout individu qui viendrait avec ce genre d’intentions (Ndlr : de déstabilisation du pays), nous n’allons pas continuer à parler démocratie, ça c’est de l’anarchie, il faut le traiter en anarchiste. C’est ça que je disais récemment, et je ne vais pas le changer. Je suis garant de l’unité, de la stabilité et de la paix de ce pays. Tant que dans un coin de cette république, il n’y aura pas de paix, ou que la paix serait troublée par des individus avides de pouvoir, ils me rencontreront sur leur chemin et advienne que pourra, on peut dire ce qu’on veut, moi je connais, je sais que je ne peux jamais devenir dictateur », a-t-il précisé les choses.

  • Bendélé Ekweya té

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