Kidnapping à Kinshasa : Des magistrats surtout civils en voie d’être cités par certains prévenus !

Dans le procès ouvert le mercredi 5 juillet en foraine à l’esplanade du bâtiment abritant le ministère de l’intérieur, procès qui oppose le ministère public à un groupe de présumés désormais « kidnappeurs de Kinshasa », scooprdc.net apprend ce jeudi 6 juillet au deuxième jour de la comparution de ces accusés, que plusieurs magistrats civils comme militaires seraient impliqués qui, en tant que complices, corrompus voire recruteurs.

A entendre certains prévenus, il apparait clairement que l’appareil judiciaire congolais est complètement désarçonné. L’on entend par exemple un justiciable dire devant les caméras ceci : « …nous ne mourrons pas seuls. Nous allons citer les enquêteurs du parquet avec qui nous travaillons. D’ailleurs, pas plus tard qu’hier, on leur a payé 16 millions de francs congolais et 4 mille dollars. On va le dire ici et citer leurs noms… ».

S’il est vrai jusqu’ici qu’une seule personne a été innocentée, une étudiante de deuxième graduat à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (IFASIC) citée malencontreusement par un certain Christian (prévenu), tous les autres ont décliné leurs identités et reconnus la plupart des faits mis à leurs charges à savoir : agressions, vols aggravés, viols, enlèvement voire quelques disparitions.

Plusieurs témoins et victimes réunis dans ce tribunal de circonstance, se sont constitués en partie civile à qui le parquet a donné la parole ce jeudi, pour que certains rescapés qui ont reconnu leurs bourreaux, racontent ce qu’a été leur calvaire. Un officier des FARDC a reconnu son gendre, un certain Anthony Betope Eloy qui, après avoir épousé sa fille, l’a fait disparaitre et a lui-même disparu, jusqu’à ce qu’il voie sa photo apparaître parmi les présumés criminels arrêtés.

Quant à la magistrature, le média en ligne apprend des sources crédibles que déjà sur la table du chef de l’État Félix Tshisekedi, se trouverait la liste d’au moins près de 54 magistrats à révoquer dont 4 militaires, pour faute grave dans l’exercice de leur fonction.

L’on se rappellera de Laurent Désiré Kabila qui, à son arrivée au pouvoir bien que par coup de force, avait commencé l’assainissement de l’appareil judiciaire, car il avait compris que la déliquescence de la RDC avait pour coupable entre autres, les magistrats. Et sur cette liste, se trouvait Aubin Minaku réhabilité plus tard par Joseph Kabila, et devenu président de l’Assemblée de 2012 à début 2019.

Voici qu’aujourd’hui, des magistrats surtout civils sont en train d’être cités comme complices de crimes qui mettent en émoi la nation entière et même une partie du monde. Alors quelle sanction pour ces derniers ? Rien que la révocation ? Ne sont-ils pas coupables au même titre que les kidnappeurs ? Toutefois, ceci semble être juste la partie émergée de l’iceberg, ces réseaux ne pouvaient opérer avec autant d’envergure en si peu de temps à Kinshasa. Qu’on creuse encore et encore, il y a anguille sous roche.

  • Bendélé Ekweya té

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