Comme annoncé le 10 mai dernier à travers un communiqué de presse, le ministre de l’Agriculture, Me José Mpanda Kabangu, a reçu, jeudi 29 juin 2023, les représentants des maraichères et maraichers de l’Hinterland de Kinshasa. Une rencontre qui intervient suite à l’instruction du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, donnée lors de la 93ème réunion du Conseil des ministres, celle de protéger les maraichères et maraichers et de sécuriser leurs sites d’exploitation.
Outre leur protection ainsi que la sécurisation de leurs sites dont la plupart sont spoliés, selon leurs dires, par les hommes politiques et les galonnés de l’armée et de la police, laquelle spoliation favorisée par la faiblesse de l’administration publique avec comme conséquence les constructions anarchiques et la thésaurisation des terres, les maraichères et maraichers ont échangé avec José Mpanda sur comment booster la production et implémenter une bonne politique de commercialisation.
« Nous avons l’obligation en tant que État, non seulement de vous protéger et sécuriser vos sites d’exploitation, mais aussi de vous accompagner. L’Etat n’est pas un agriculteur, il est plutôt un régulateur du secteur. Plus jamais de Bukanga Longo (Ndlr : projet du parc agroindustriel qui a englouti au moins 280 millions USD sous le gouvernement Matata, mais dont la débâcle est légendaire) », leur a déclaré Me José Mpanda Kabangu en leur révélant que le vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières, a déjà signé un arrêté instituant une commission d’études de tous les sites maraichers spoliés dans l’Hinterland de Kinshasa.
« Nous avons été instruits par le président de la République, le VPM de l’Intérieur, mon collègue des affaires et moi-même, pour que nous nous occupions de votre dossier et vous remettre dans vos droits. Le président de la République est très regardant sur ce dossier », a rassuré Me José Mpanda, ses invités qui ont avoué que c’est une première dans l’histoire de ce ministère qu’un ministre de l’Agriculture les convoque ainsi tous dans une réunion d’échange.
S’agissant des crédits bancaires agricoles sollicités par ses invités, Me José Mpanda les a informés qu’un arrêté interministériel est en train d’être signé par le ministre d’Etat, ministre du développement rural qui a d’ailleurs déjà fait sa part, et le ministre des finances qui doit bientôt apposer sa signature pour que les banques soient favorables à l’octroi des crédits aux agriculteurs avec la garantie de l’Etat.
« L’agriculture est un secteur qui demande que je n’aille pas moi-même en solo. Il faut le concours de tous. Votre concours, celui du ministère du développement rural pour la construction et réhabilitation des routes de desserte agricole, le ministère des infrastructures pour les routes nationales, le ministère des finances et celui de l’économie pour l’assouplissement de certains impôts et taxes, mais aussi du ministère de l’énergie pour la desserte en courant électrique en vue de favoriser la transformation dans la chaîne des valeurs. Nous allons tous nous mettre en synergie pour développer notre agriculture et couper petit à petit la dépendance alimentaire dont notre pays est tributaire de l’extérieur », a fait savoir le ministre de l’Agriculture aux maraichères et maraichers venus à sa rencontre.
Il faut rappeler que les sites agricoles dans l’Hinterland de Kinshasa ont été créés à l’époque coloniale dont le tout premier fut le site de Ndjili en 1954, suivi de celui de Kimbanseke en 1958 et Secomaf en 1972, puis les autres par après, notamment Tadi, Lukaya, RVA, Tshuenge Masina, Tshuenge N’sele, Lokali I et II, Masina Rail I, Mokali, Lemba Imbu, Sanga, Mafuta Kizola, Bibwa, Mikonga, Kinsenso, Funa Campus, Kimwenza Rail, Kingabwa Chantier, N’sele. La plupart de ces sites sont, soit spoliés, soit sous menace de spoliation. Défi que doit relever Me José Mpanda.