User du terme guéguerre pour exprimer les pics à répétition déclenchés par le cardinal Fridolin Ambongo au nom de l’église catholique contre le gouvernement congolais, ne serait pas exagéré dans la mesure où certains anciens novices capucins qui ont eu le père Fridolin comme encadreur à Bwamanda dans le Sud-Ubangi, commencent à délier leurs langues pour expliquer qui est vraiment le locataire du centre Lindonge, lorsqu’il sent son autorité mise à mal.
En effet, voulant comprendre la démarche que mène le cardinal de Kinshasa derrière les politiques congolais, scooprdc.net est tombé sur un certain nombre d’anciens novices qui ont été encadrés par le père Fridolin désormais, archevêque métropolitain de Kinshasa et cardinal de la RDC. Malheureusement les craintes de plusieurs congolais se confirment peu à peu à en croire les propos des ex-séminaristes. L’on entend par exemple :
« …Le père Fridolin est un homme qui aime le pouvoir et ne supporte pas que son autorité soit mise à mal. Il est prêt à tout pour anéantir ceux qu’il estime réfractaires à sa philosophie… », explique l’un d’entre eux.
Plus loin dans la conversation, un autre affirme que c’est grâce à un de ses amis très proche de l’actuel Pape que l’archevêque de Kinshasa jouit de ce statut. Non seulement en tant que cardinal, mais aussi comme membre de la curie romaine (le gouvernement papal du Vatican). Ce qui lui permet de se prendre la tête. Et d’ailleurs, c’est à ce titre, poursuit-il, qu’il a réussi à faire partir le nonce apostolique qui, visiblement, ne s’était pas aligné derrière sa philosophie politique faite de déni de l’action gouvernementale.
Les Congolais se rappelleront du discours du nonce apostolique à Lubumbashi, lors de la 60ième session plénière de la CENCO où visiblement l’ambassadeur du pape n’avait pas émis sur une même longueur d’onde que le cardinal. Et comme ambassadeur du Vatican auprès de l’église du Congo, le patron de l’église du Congo n’aurait pas digéré ce discours à son goût attentatoire contre son autorité, et aurait suggéré à son ami proche du Pape François de le mettre hors circuit. « Jamais un nonce apostolique peut partir sans que son successeur soit prêt, laissant ainsi un vide. C’est une preuve que le départ du Nonce a été fait dans une précipitation », fait remarquer l’un de ces ex-séminaristes.
A cette allure, la RDC n’est pas loin de voir la CENCO se diviser à cause de frustrations de certains évêques et prêtres, qui estiment qu’avant de moraliser les politiciens, l’église aussi devra faire une introspection, car aujourd’hui, les évêques réunis au sein de la CENCO parviennent à décider sur l’avenir de fidèles, prêtres, religieuses et religieux catholiques sans référendum ni vote. N’est-ce pas là de la dictature ?
Malgré l’ambolisation, Fatshi promet l’entretien des meilleures relations avec l’église catholique
N’ayant pas sa langue dans la poche, le président de la République a, lors de la messe du jubilé d’argent de monseigneur Emmanuel Bernard Kasanda, le samedi 24 juin 2023 à Mbuji-Mayi, fustigé l’ambongolisation de l’église catholique.
« … il se fait que parmi vous, il y a malheureusement quelques personnes qui ont pris une tendance dangereuse qui risquerait de diviser notre nation. En Tant que garant de l’unité de cette nation, je me sens obligé de dire que je n’accepterai jamais une telle dérive », s’est plaint Félix Tshisekedi auprès de messeigneurs Marcel Utembi et Emmanuel Kasanda en présence d’autres évêques, tout rappelant la mission principale de l’église qui doit être au milieu du village et en souhaitant que l’église accompagne toutes les filles et tous les fils de la République qui sont en politique de la même manière sans distinction aucune.
Et de promettremalgré l’ambongolisation de l’église : « Je continuerai parce que j’y crois, à entretenir les meilleures relations envers l’église en général et l’église catholique en particulier. Je ne lésinerai sur aucun moyen pour aider cette institution qui nous est si chère et qui est si chère à mon cœur, pour qu’elle se solidifie et qu’elle reprenne son combat que nous avons toujours admiré, le combat qui a fait de nous aujourd’hui des hommes et des femmes éduqués, remplis des valeurs. Oui, c’est grâce à cette église que je vais revoir, prendre le devant pour nous aider à relever ce Congo qui est malheureusement terrassé à cause des antivaleurs telle que la corruption, tel que le tribalisme, tel que le séparatisme, telle que l’impunité et j’en passe. Je sais que je peux compter sur vous et sur Dieu pour que cela demeure et soit toujours permanent, c’est-à-dire, une relation excellente entre l’Église catholique et l’Etat ».
Quant à Steve Mbikayi qui se dit chrétien catholique et dont le parti politique est dans l’Union sacrée de la nation, plateforme politique alignée derrière le président Tshisekedi, il ne s’est pas empêché de fustiger aussi l’attitude de son père spirituel le cardinal Fridolin Ambongo, et faire cette remarque sur son Twitter : « … En Occident, les évêques ne font pas des déclarations à caractère politique. Ils ne fréquentent pas non plus les résidences des politiciens. Chez nous, c’est tout le contraire. Avant Fatshi, Lumumba, Mobutu et JKK avaient déjà fustigé l’immixtion de cette église dans la politique. Il y a anguille sous roche ».