Elections de décembre 2023 : Fayulu fuit la course, Katumbi le tient à l’œil !

Aucune surprise dans la déclaration faite, ce lundi 19 juin 2023, par Martin Fayulu, l’un des leaders du quatuor oppositionnel en RDC au sujet de futures élections prévues en décembre prochain. L’ancien candidat malheureux à la présidentielle de 2018 a annoncé que son parti politique Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECiDé), ne déposera pas des candidatures à tous les niveaux pour ces futures élections.

Comme motif avancé : les élections sont truquées d’avance, le fichier électoral corrompu devait être audité par des experts internationaux. Comme bonus de ces accusations, Martin Fayulu soupçonne le président Tshisekedi de concocter la modification de la Constitution pour faire passer le mandat de cinq à 7 ans.

D’après certains analystes, il est dans les droits de l’opposant Fayulu de refuser de participer aux élections et il n’est pas d’ailleurs le premier à le faire. L’UDPS, le parti actuel au pouvoir l’avait fait en 2006, mais cela n’avait pas empêché la terre de tourner pour paraphraser Lambert Mende, à l’époque, porte-parole du gouvernement congolais. Mais seulement, les raisons avancées par le président national de l’ECIDé seraient visiblement une diversion comme en 2018 où il avait évoqué les mêmes raisons en boycottant la machine à voter, mais au finish il est allé aux élections avec cette « machine à voler » telle qu’il la qualifiait. Curieusement, sans présenter des excuses à Corneille Nangaa qu’il insultait matin, midi, soir à cause de cette nouvelle technologique, on a vu Martin Fayulu réclamer une victoire issue d’une « machine à voler ». Comme pour dire « nihil novi sub sole ».

Aujourd’hui, il veut une chose et son contraire : organiser les élections dans le délai constitutionnel, mais en même temps il faut recomposer le bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et changer la composition de la Cour constitutionnelle et refondre le fichier électoral. Or, la recomposition du bureau de la CENI et la refonte du fichier électoral, impliquent mathématiquement le report du calendrier électoral.

C’est ainsi que pour d’autres analystes, la vraie lecture du comportement de Martin Fayulu amène à deux assertions. La première est que désargenté et n’ayant pas reçu le soutien espéré des occidentaux, l’ancien candidat président de 2018 ne saura rééditer cet exploit de battre campagne sur toute l’étendue du pays, alors soutenu par Jean-Pierre Bemba, Adolphe Muzito et Moïse Katumbi. Aussi, son parti n’a pas de moyens financiers pour supporter les candidatures aux législatives nationales et provinciales. Ce manque de finances est un essoufflement politique.

La deuxième assertion est que, très égoïste et souvent avec un égo démesuré, Fayulu se voit dans sa faiblesse financière pas capable de tenir face à Moïse Katumbi ou encore à Augustin Matata, ses deux alliés, tous, candidats annoncés à la présidentielle de décembre 2023 avec de matelas financier conséquents. Et pour ne pas leur laisser la place, la moindre de choses pour lui à faire c’est de torpiller le processus électoral pour que tout le monde rate.

Le camp Katumbi éveillé et prudent

Connaissant déjà bien l’homme, le camp Katumbi qui sait pertinemment bien qu’ils sont dans une alliance juste de façade, éphémère et jonchée de suspicions, n’a pas attendu longtemps pour donner sa position. Par la bouche d’Olivier Kamitatu, le parti de Moïse Katumbi annonce qu’il présentera des candidats à tous les niveaux.

« Jusqu’au bout, nous lutterons pour des élections démocratiques, inclusives et nous vaincrons », a déclaré Olivier Kamitatu à Top Congo en précisant que « nous ne sommes pas naïfs ».

Nous ne sommes pas naïfs, ça dit beaucoup politiquement. Les initiés comprennent que le camp Katumbi soupçonne déjà Fayulu de quelque chose. Et la divergence qui se crée entre ces anciens de Lamuka qui s’étaient, il n’y a pas très longtemps brouillés dans cette coalition née à Genève, présage sans doute une rupture définitive.  

  • Bendélé Ekweya té

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