L’arrestation à la Jack Bauer opérée sur Salomon SK Della, Conseiller spécial de Moïse Katumbi, n’est pas du tout appréciée même par ceux qui sont dans la majorité présidentielle. C’est le cas du député national Eliezer Ntambwe qui ne porte pas de gants pour charger les services de renseignements qui, selon lui, desservent totalement le président de la République dans les dérapages décriés dont ils sont auteurs et qui retombent sur ce dernier.
« Moi je soupçonne qu’il y a eu un montage qui a été fait pour aggraver la situation. Parce que ceux qui arrêtent souvent sont des professionnels. Mais pourquoi on a laissé Salomon traverser tous les services pour l’attendre au tarmac et faire ce scandale ? Est-ce que vous pensez que tout le monde aide le chef de l’Etat ou bien on a voulu donner ce que l’opposition voulait ? Je ne suis pas du tout d’accord. La justice peut faire son travail. Elle est censée être professionnelle. Nous avons été en prison. Quand on m’a pris, personne n’a su cela. Dans le quartier, personne, parce que ce sont des professionnels », déclare Eliezer Ntambwe dans une entrevue accordée à la presse dans la soirée de mercredi 31 mai, tout en soupçonnant les services d’avoir joué le jeu de l’opposition.
En effet, la vidéo de l’arrestation avec brutalité, lundi 29 mai, du proche collaborateur de Moïse Katumbi sur le tarmac de l’aéroport international de Ndjili par les civils et militaires, appelle certaines questions : Pour arrêter Salomon, fallait-il le faire sur le tarmac ? Pourquoi l’a-t-on laisser remplir toutes les formalités à la DGM ? Aussi, puisqu’on l’accuse tantôt de s’être enrôlé pour les élections alors qu’il serait Belge, tantôt de se promener avec des armes pour sa protection sans autorisation du ministère de l’intérieur, mais est-ce de cette façon qu’il fallait procéder à son arrestation avec brutalité, lui qui n’a même pas de gros biceps et inoffensif ?
L’enrôlement de Salomon SK Della à Kindu s’était fait avec tambour et trompette en pleine journée, pourquoi ne l’avoir pas interpellé à l’époque pour l’usurpation de la nationalité congolaise et le faire maintenant ? Quand on parle des armes qu’il porterait, l’a-t-on trouvé avec sur son corps pendant son arrestation le tarmac ?
Tout ce que l’on reproche aux services, c’est la précipitation dans leurs façons d’opérer qui dénote le non professionnalisme : arrêter et chercher les éléments d’accusation après. Et au finish, on libère après tous les tralala la victime sans rien escompter.
Aux dernières informations, selon la presse de Kashobwe, « faute de preuves pour asseoir l’interpellation violente de Salomon Kalonda, ses bourreaux hésitent entre son expulsion vers la Belgique et l’option de glisser les armes à 7 maisons ou ses résidences comme on l’avait fait avec Kuthino et Huit Mulongo ». Elle cite les indiscrétions à la présidence de la République comme source. Et tout ce discrédit retombe malheureusement sur Tshisekedi dont le silence aussi inquiète.