Fonds en faveur des sinistrés de Basankusu : Modeste Mutinga réclame, Sam Bokolombe accuse auprès du PR, Nicolas Kazadi se défend !

Il y a-t-il oui ou non détournement des fonds décaissés par le Trésor public en faveur des victimes des inondations de Basankusu en province de l’Equateur ? Pas possible de le confirmer ou l’infirmer, mais ce qui est vrai, il y a de graves soupçons contre le cabinet du ministre des finances, Nicolas Kazadi.

Tenez, tout part de la lettre lui adressée le 16 mai dernier par son collègue des Affaires sociales, actions humanitaires et solidarité nationale, Modeste Mutinga, à travers laquelle il lui réclame la traçabilité du montant de CDF 1.436.780.000 décaissés en faveur de victimes des inondations de Basankusu, soit 624.686,95 USD au taux de 230. En effet, de cette somme sollicitée auprès du gouvernement, Modeste Mutinga ne reconnait que 307.500.000 CDF reçus, soit 133.695,65 USD comme acompte étant donné que le décaissement s’est fait en mode d’urgence.

S’agissant du décompte, Modeste Mutinga écrit ceci à Nicolas Kazadi : « Les informations de la Banque centrale du Congo nous renseignent que les OPI 1505983 et 1505984 ont été déjà payés sans que notre comptable n’ait touché le solde du montant demandé, soit 1.129.280.000 FC. Cette différence aurait été touchée par le code comptable 0536 de votre cabinet. Nous vous saurons gré de bien vouloir ordonner ce transfert en faveur de notre ministère ».

Cette réclamation a intéressé le député national Sam Bokolombe, élu de Basankusu qui du coup, a saisi le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe le 24 mai en parlant sans passer par le dos de la cuillère du détournement. « La gravité des faits et le trouble à l’ordre public qu’ils causent, rendent indispensable l’action du parquet aux fins d’établir les responsabilités et appliquer le droit aux auteurs », écrit-il au PR.

Face à ces soupçons, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, n’a pas tarder de réagir. Dans sa lettre adressée à Modeste Mutinga le 26 mai, l’argentier national apporte ces précisions : « Compte tenu de l’urgence, liée à cette catastrophe, j’ai autorisé le paiement en procédure d’urgence d’un montant global de CDF 615.000.000 dont CDF 307.500.000 étaient domiciliés au code comptable 0567 de votre ministère et CDF 307.500.000 au code comptable 0536 du ministère des finances qui devait les garder en attendant la consommation de la première partie mise à votre disposition. Cette deuxième partie des fonds (CDF 307.500.000) est toujours disponible auprès du code comptable 0536 et vous sera octroyée dès présentation, par vos services, des pièces justificatives se rapportant à la quotité reçue ».

Et Nicolas Kazadi d’ajouter : « Par la suite, j’ai reçu le dossier n° 1579272, contenu dans le DTO 0247/2023, d’un montant de CDF 1.436.780.000 pour lequel j’ai ordonnancé seulement la somme de CDF 615.000.000 afin de permettre la régularisation du montant payé en procédure d’urgence. Les OPI 1505983 et 1505984 auxquels vous faites allusion dans votre lettre susmentionnée, n’ont pas fait et ne pouvaient pas faire l’objet d’un quelconque décaissement d’autant plus qu’ils ont été émis uniquement pour besoin de régularisation de ce montant de CDF 615.000.000 ».

Avec ces explications de Nicolas Kazadi, le malentendu est-il dissipé ? Pas du tout, car au ministère des Affaires sociales, l’on se demande pourquoi avoir gardé la moitié d’une somme totalement décaissée sans en informer le concerné sous prétexte d’une « prétendue présentation des pièces justificatives ». Les proches de Modeste Mutinga estiment qu’il y avait une autre visée sur cet argent. Qui a raison, qui a tort ? Le débat est aux experts des finances.  

  • Bendélé Ekweya té

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