Pour sa rentrée politique en ce début de mois de mai, Constant Mutamba, Président de la Dynamique Progressiste Révolutionnaire (DYPRO) a entretenu la presse sur trois points majeurs qui alimentent l’actualité dans plusieurs états-majors politiques, à sept mois des élections générales en RDC. Au siège de la DYPRO situé sur l’avenue Révolution au quartier Socimat à la Gombe, le patron de NOGEC a introduit son message sur le dossier de l’insécurité à l’Est de la RDC, l’évolution du processus électoral avant de clôturer sur la loi dite « Tshiani ».
Ainsi donc, pour rappel, Me Constant Mutamba s’est souvenu de manifestations organisées par son parti NOGEC et la DYPRO devant les ambassades des USA, du Rwanda et de la France notamment en exigeant l’expulsion de l’ambassadeur rwandais de la RDC d’une part, aussi d’autre part, « DYPRO avait en son temps interpellé le gouvernement sur le danger de faire intervenir les troupes de l’EAC en RDC. A ce propos, il y a de cela huit mois, un mémorandum avait été même envoyé au président français Emmanuel Macron. « Aujourd’hui que le Chef de l’État Félix Tshisekedi ait abordé la chose dans le même sens, ça ne pourrait qu’être un satisfecit pour nous bien qu’en retard. Surtout que DYPRO était contre l’adhésion de la RDC à l’EAC. C’est cela le rôle de l’opposition républicaine, la force de nos propositions », se ragaillardit le « Crocodile de Lubao » dans ce premier point de sa communication.
Abordant le second point, le président de DYPRO a reconnu des fortes divergences qu’ils ont connues au sein du Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila. « Des incompréhensions stériles qui ont abouti à de privations de nos libertés de pensée. Mais faisant le choix du respect du délai constitutionnel, nous avons fait le sacrifice qui a donné lieu au processus électoral actuel », dit-il. Aujourd’hui affirme Constant Mutamba, que tous ceux qui critiquaient et attaquaient jadis sa position, ont fini par devenir membres de l’Union sacrée. Quoi de plus être satisfait, car la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) vient de finir la révision du fichier électoral.
« Il faudrait donc reconnaître que n’eût été leur petit groupe de révolutionnaire essentiellement la DYPRO, le processus électoral ne serait pas mis sur le rail », se félicite-t-il encore.
Quant à son audit, la DYPRO estime que la RDC gagnerait en utilisant une expertise locale et nationale étant donné le caractère hautement souverainiste de la démarche. Pourquoi ne pas recourir aux missions d’observations de l’AETA, CENCO, ECC, CIMCO etc., s’interroge-t-il, avant de savonner quelque peu l’ancien président de la CENI, Corneille Nangaa, suite à sa dernière sortie en donneur des leçons que Constant Mutaba qualifie d’hasardeuse au régard de son passé et de ce qu’a été son bilan à la tête de la CENI.
Invoquant la loi dite « Tshiani », la DYPRO à travers son président estime que la liberté de la pensée et d’expression étant garantie dans la Constitution, monsieur Tshiani ne fait qu’exercer son droit le plus légitime. Mais cependant, sa plateforme DYPRO avait en son temps fait une contre-proposition par rapport à cette loi où elle estimait qu’à l’état actuel de l’arsenal juridique de la RDC, il n’était pas possible de priver certains compatriotes congolais de leur droit fondamental, celui d’être éligibles et électeurs. « Ceci est un droit sacré bien défini dans l’article 222 de la Constitution à savoir : « nulle révision constitutionnelle ne peut avoir comme objectif de réduire les droits et libertés fondamentaux de citoyens ». L’article 72 de la même constitution stipule par exemple qu’est candidat président de la république, tout congolais d’origine. Et être congolais d’origine dans de termes simples c’est être né de mère, soit de père congolais », explique Constant Mutamba, avant de conclure que cela n’empêche pas le débat sur la nationalité. Car pour DYPRO, elle pense plutôt à l’irréversibilité de la nationalité congolaise en lieu et place de l’exclusivité qui est une disposition archaïque. Toutefois, à en croire Constant Mutamba, la DYPRO reste favorable à ce que certaines hautes fonctions de l’État fassent l’objet d’une certaine protection.