Qui a raison et qui a tort dans le différend qui oppose la présidente de la Fédération des entreprises du Congo (FEC/Beni) au Nord-Kivu, Mme Gertrude Kahindo, à l’opérateur économique de la même province Jonas Kasimba ? Les deux s’entraccusent de diffamation.
En effet, c’est Mme Gertrude Kahindo affectueusement appelée « maman Getou » qui a commencé par porter plainte contre Jonas Kasimba au Tribunal de paix de Kinshasa-Gombe étant donné que celui-ci réside à Kinshasa et a ses bureaux dans la commune de la Gombe.
Sur son Twitter, Jonas Kasimba a appelé au remplacement de Gertrude Kahindo à la tête de la FEC/Beni pour dit-il, faire face à la dictature féminine. « Nous devons utiliser nos énergies pour que les élections soient organisées et que des personnes de bonne moralité et respectueuses des autres nous dirigent. Ns allons ns y pencher jusqu’au sacrifice », a-t-il posté avant de reposter : « ≠Fec beni : bientôt ns allons libérer de la tyrannie. On ne tuera personne mais ns allons le faire pacifiquement. Les gesticulations de l’équipe sortante sont les signes du crépuscule. Ça me rappelle l’histoire de la vache à l’abattoir qui essaie de se défendre. A Kin on suit ».
Selon les proches de la présidente de la FEC, ce sont des termes utilisés par Jonas Kasimba, tels que « dictature féminine », « tyrannie », « personnes de bonne moralité » comme si Maman Getou ne comptait pas parmi ces personnes, qui ont poussé cette dernière à porter plainte pour diffamation. La présidente de la FEC/Beni juge le verbe « devoir » utilisé plusieurs fois par Jonas Kasimba dans ses tweets, mais aussi le terme « sacrifice », comme une préméditation et une intention délibérée de nuire sécuritairement à sa personne.
L’accusé ne s’étant pas présenté après une série de convocation, le Tripaix-Gombe a établi un avis de recherche contre lui le 02 mai 2023 en demandant au commissaire de la police ville de Kinshasa d’activer les recherches en vue de mettre la main sur lui. Et pendant qu’il est recherché, Jonas Kasimba s’est tourné lui vers le parquet près la Cour d’appel de Kinshasa-Matete pour se plaindre contre Mme Gertrude Kahindo qu’il accuse d’imputation dommageable et injures publiques.
Il s’est, au fait, basé sur le mémo que Mme Gertrude Kahindo a adressé au président du Sénat, Modeste Bahati, pour y sortir certaines attaques à son endroit du genre « …Jonas Kasimba est en contact avec les groupes perturbateurs du pays auxquels il remettait des lots d’équipements militaires… », pour asseoir son accusation. Et le 09 mai 2023, le procureur général Sylvain Kaluila établira un avis de recherche contre Mme Gertrude Kahindo en demandant au même commissaire de la Police ville de Kinshasa d’entreprendre d’intenses recherches pour la retrouver.
Si l’avocat de Jonas Kasimba, Me Patrick Kaluila, qualifie la démarche de Mme Gertrude Kahindo de dilatoire auprès du Tripaix-Gombe, l’avocat de cette dernière, Me Carlos Ngwapitshi déclare lui que Jonas Kasimba a orienté l’affaire vers une juridiction incompétente qui ne peut juger sa cliente. Du fait que celle-ci n’habite pas Kinshasa mais plutôt Beni où elle a une résidence et mène ses activités économiques, c’est à la Cour d’appel de Goma que Jonas Kasimba devait orienter son accusation. Aussi, le fait que Me Patrick Kaluila, avocat de Jonas Kasimba, soit le frère du procureur général Sylvain Kaluila du parquet de Kinshasa-Matete, il y a sans doute trafic d’influence et un sérieux problème de droit.
Dossier à suivre !