La planète entière a célébré, ce mercredi 3 mai 2023, le trentième anniversaire de la Journée mondiale de la liberté de la presse sous le thème : « Liberté d’expression comme moteur de tous les droits de l’homme ». Mais en RDC, cette journée a eu comme thème : « Liberté d’expression à l’épreuve de la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo : Nouvelle loi sur la presse pour une nouvelle dynamique ».
A cette occasion, le président national de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), le premier orateur de la journée, s’est d’abord félicité pour la nouvelle loi sur la presse qui va réagir les professionnels des médias en apportant une nouvelle dynamique et en renforçant la liberté de la presse.
« A défaut d’obtenir la dépénalisation totale des délits de presse, nous n’avons obtenu qu’une dépénalisation partielle en attendant la ‘’salubrité médiatique’’ prônée par le Président de la République Félix Tshisekedi », a déclaré Gaby Kuba.
Estimant que la dépénalisation partielle est un piège qui est tendu aux journalistes par l’Etat car n’étant pas à l’abri de certains ennuis, le président de l’UNPC a invité ses sociétaires à la prudence par le respect du code d’éthique et de déontologie ainsi que des lois du pays.
Face à la guerre dont la RDC fait l’objet de la part du Rwanda, Gaby Kuba n’est pas allé par quatre chemins pour interpeller les journalistes et les appeler au patriotisme : « Chers confrères journalistes, il n’y a pas d’incompatibilité entre la défense de la patrie et le journalisme. La liberté a des limites. La RDC traverse une période difficile. Notre presse est impérativement appelée à se désolidariser et à quitter des cercles complotistes. Il faut qu’elle refuse catégoriquement de relayer des infox, des campagnes de diabolisation et des fake news sur la situation sécuritaire du pays. La presse nationale comme étrangère doit cesser de manipuler l’opinion et les esprits pour ne pas faire le jeu de l’ennemi. Convertissez-vous et retirez vos micros, vos caméras et vos plumes de la conspiration contre la RDC ».
Et à Gaby Kuba de refuser toute solidarité aveugle envers des journalistes qualifiés de « moutons noirs » et de prévenir : « L’UNPC réitère sa position de désapprouver tout activisme politique des journalistes, tout discours haineux ou xénophobe et toute délinquance médiatique. Le nouveau variant du journalisme congolais, sous couvert du journaliste d’opinion ou d’analyste politique, actuellement en vogue, est invité à revisiter son mode opératoire ».
Bref, le président national de l’UNPC demande aux journalistes « moutons noirs » de faire le choix entre le mercenariat politique et l’information et finalement s’assumer de leurs choix sans crier à la violation de la liberté de la presse, car dit-il, celle-ci a ses limites.