Le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), Christian Bosembe, a été l’un des orateurs à la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, mercredi 03 mai 2023, à Fleuve Congo Hôtel de Kinshasa.
La notion de la presse étant intimement liée à la notion de la démocratie, le président du CSAC a commencé d’abord par établir que la démocratie en Afrique soulève plus des questions que partout ailleurs puisque d’un côté on parle d’une démocratie importée, imposée, mal conçue et mal vécue, et de l’autre côté on donne plutôt crédit à une croissance balbutiante et timide de la démocratie. D’où, fait-il remarquer que le débat sur l’âge de la démocratie au Congo côtoie souvent la question sur sa santé ; un débat précise-t-il d’école certes, mais qui laisse vent à des questionnements sérieux.
« La démocratie a quel âge au Congo ? Est-ce 33 ans ? Est-ce 26 ans ? Est-ce 22 ans ? Ou alors elle a seulement 4 ans ? Et sa santé alors ? Malnutrie ? Anémique, amnésique ou en forme ou obèse ? », s’interroge Christian Bosembe pour finalement déduire que plusieurs théories mènent à une seule réponse : « pas à la hauteur de notre lutte ».
Comparativement à d’autres pays d’Afrique, mieux du Continent, le président du CSAC estime qu’en République Démocratique du Congo, la parole a été libérée un peu plus tôt qu’ailleurs et qu’elle a traversé presque tous les régimes et plusieurs constitutions sans se perdre, allant du mono au pluripartismes, du parti unique à plus de 700 partis politiques, sans rien envier ailleurs, surtout pas chez les voisins (Ndlr ; Rwandais).
« Ce 3 mai ne devrait pas seulement nous rappeler combien les journalistes sont morts micro et stylo en main, ou combien sont ceux qui sont en prison ou en détention alors que la place du journaliste est dans sa rédaction, cette journée devrait aussi rappeler aux professionnels le sens du devoir et la responsabilité qui les incombent, celle d’informer sans diviser, de dénoncer sans diffamer, critiquer sans offenser, parler sans faire du mal. Le journaliste en effet n’intimide pas, ne ment pas, ne calomnie pas, n’extorque pas et ne monnaie ni sa conscience ni sa liberté. Autant il n’est pas question que les pouvoirs publics musèlent la presse, autant il faut nous battre pour que les poches ne musèlent pas la presse », a déclaré le président du CSAC en invitant les journalistes au patriotisme en ce moment où le pays traverse une situation d’agression lâche et barbare perpétrées par le président rwandais Paul Kagame.
S’agissant de thermomètre de la liberté de la presse, Christian Bosembe estime que les journalistes congolais sont plus libres que tous les journalistes que ce soit de la région ou même de l’Afrique centrale. « C’est ici où un journaliste peut demander sans rire la paternité d’un politicien sans crainte d’être tué ou même arrêté, c’est ici où des journalistes peuvent commenter sur les positions de l’armée sans être inquiétés », fait-il remarquer en martelant que l’espace démocratique en RDC n’a rien à envier au Rwanda, l’Ouganda, l’Angola et au Burundi.
Cependant, dans l’optique d’avoir une ligne de démarcation claire entre liberté et libertinage, Christian Bosembe promet que le CSAC va travailler justement pour éradiquer tous les excès et promouvoir la culture de l’excellence dans les médias et favoriser un environnement sain.