Imbroglio à la SONAHYDROC : Le dessous des cartes de la discorde entre le PCA et le DG !

A la Société nationale des hydrocarbures du Congo (SONAHYDROC), les violons ne s’accordent pas entre le président du conseil d’administration, Michel Eboma, et le directeur général, Marcellin Bilomba.

En effet, par sa décision n° 005 du 12 avril 2023, le PCA de la SONAHYDROC a limité les fonctions et pouvoirs du DG en l’interdisant d’engager, de représenter et d’agir pour le compte de la société. Mesure qui vaut en termes simples, une suspension des fonctions.

Comme griefs portés contre Marcellin Bilomba, il y a opacité dans la gestion, le refus de transmettre au Conseil d’administration les documents et informations demandés, la signature de plusieurs contrats sans passer par le Conseil d’administration, les engagements financiers au-delà des limites de la Direction générale, des attitudes irrespectueuses et infamantes à l’endroit du Conseil d’administration et l’insubordination aux ordres de la ministre d’Etat, ministre du portefeuille. D’où l’intérim est confié à son adjointe, Mme Arlette Bahati Tito.

Mais l’ancien conseiller du président Tshisekedi chargé des questions économiques et financières surnommé « l’homme de 50 notes techniques par jour », ne laisse pas gober cette version de Me Michel Eboma et révèle que la pomme de discorde est son refus d’appliquer une augmentation de 600% de la rémunération du PCA et des Administrateurs. Ce refus, d’après les proches de Marcellin, est dicté par les instructions de l’Inspection générale des finances (IGF) qui s’est opposée à cette augmentation exagérée des rémunérations.

Pour bien comprendre ce dossier, il faut remonter à la lettre de Marcellin Bilomba adressée le 05 avril 2023 à madame la ministre d’Etat, ministre du Portefeuille, Adèle Kahinda, dans laquelle il lui transmet la nouvelle grille barémique de la rémunération des membres des organes statutaires, décidée par le Conseil d’administration en date du 12 janvier 2023 et approuvée par l’Assemblée générale du 18 janvier 2023.  Cette nouvelle grille fait passer la rémunération du PCA de 5.400 USD à 16.900 USD tandis que celle des administrateurs passe de 3.512,40 USD à 10.400 USD.

Dans la même lettre, Marcellin Bilomba fait remarquer que les jetons de présence pour les réunions du CA déjà supprimés par l’IGF, ont été rétablis à hauteur de 16.600 USD pour le PCA et 5.200 USD pour les administrateurs et les commissaires aux comptes alors que ces jetons étaient jadis à 1.500 USD pour le PCA et 1.000 USD pour les administrateurs.

Les membres du CA s’étant octroyés d’autres avantages comme le quota de carburant et le paiement de pécule de congé, avantages que l’IGF aurait supprimés, Marcellin Bilomba a démontré à Adèle Kahinda, l’impact financier de cette augmentation des rémunérations qui est de l’ordre de plus de 236 mille USD.

Mise en ampliation, l’IGF a réagi à la lettre de Marcellin Bilomba, le 11 avril 2023, en commençant par lui rappeler quelques dispositions du Droit OHADA. Des ces dispositions, l’IGF a relevé que seule l’indemnité fixe (rémunération) constituait un avantage régulier dont le paiement ne poserait aucun problème, à l’exclusion des jetons de présence dont la libération constituerait un cas de détournement des deniers publics. L’IGF fait aussi remarquer que le pécule de congé accordé au PCA n’est prévu dans aucune disposition légale ou réglementaire dévolue à l’Assemblée générale ordinaire pour le lui accorder.

« …Je vous prie donc de bien vouloir vous conformer aux dispositions légales et réglementaires ci-dessus, au lieu de penser qu’une décision de l’Assemblée générale vous exonère de leur respect », conseil de l’IGF Jules Alingete au DG Marcellin Bilomba.    

D’un côté, le PCA a son paquet d’accusations énumérées ci-haut pour justifier sa décision de suspendre le DG, mais ce dernier estime qu’il est victime pour avoir refusé d’appliquer une augmentation de 600% de la rémunération du PCA et des administrateurs sur instruction de l’IFG et que les griefs portés contre lui ne sont que des alibis de « qui veut noyer son chien… ». Qui croire ?

  • Bendélé Ekweya té

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