Mentez, mentez, dit-on, il en restera quelque chose. Dans l’affaire Mwangachuchu contre l’État congolais, l’on apprend selon un rapport du Conseil National de Sécurité (CNS) cité par le Ministère public ce mardi 11 avril que la loi a été copieusement violée et de manière intentionnelle, ce, en complicité avec le chef d’état-major général de l’époque, le général Célestin Mbala ; les autorités de l’ANR de l’époque et les autorités de la police du Nord-Kivu, dans l’affectation de la garde devant sécuriser le site SMB à Rubaya.
En effet, un clientélisme démontrant la légèreté des autorités congolaises devant l’argent au point que le détachement de la garde commise à la sécurité du site SMB à la cité de Rubaya serait formée des militaires qui sont des démobilisés de l’armée rwandaise, dotés des tenues de la police nationale congolaise par les autorités de la police du Nord-Kivu par complicité.
Grave encore, les policiers affectés au détachement devant sécuriser la société SMB étaient tous constitués en violations de la loi, d’une seule et unique ethnie « Tutsi ». Or d’après le rapport de l’auditorat supérieur corroboré par le CNS, cette façon de procéder est ni plus ni moins que du clientélisme, car, d’après le code pénal militaire, une décision est réputée de clientélisme, lorsqu’une autorité qui a le pouvoir de détacher des éléments ne peut pas prendre les éléments d’une seule ethnie, d’une seule communauté, d’un seul groupe religieux.
Pire, les autorités de la police du Nord-Kivu se sont permises de prendre des transfuges du M23 et du CNDP, des anciens éléments venant du brassage pour les retourner en poste auprès de leur ancien président (Mwangachuchu) au point qu’en 2022, la commission du CNS a eu des difficultés d’accéder à cette concession parce qu’il y a eu des interférences des autorités nationales en commençant par le Chef d’état-major général de l’époque et des responsables de l’ANR.
Et lorsque le prévenu Édouard Mwangachuchu clame haut et fort devant la Haute Cour qu’il ne travaille que pour les intérêts de « son » pays la RDC et qu’il ne pourra jamais le trahir, de qui se moque-t-il ? Qui a fait du Rwanda premier exportateur du coltan et de la cassitérite ? Qui a fait du Rwanda producteur et exportateur d’or et de diamant lui qui ne compte aucune mine de ces métaux précieux ?
C’est ici qu’il faut comprendre le langage du rwandais Paul Kagame qui, à chaque discours, ne manque pas de titiller le manque d’organisation et la crise de gouvernance en RDC. L’une des raisons c’est justement l’affairisme auquel se sont livrées les autorités congolaises (politiciens, militaires, policiers, agence de renseignements, magistrats et autres), au point que la RDC ressemble à un bien sans maître. Dans un pays sérieux, les révélations qui apparaissent de ce procès devrait déjà faire l’objet de plusieurs interpellations dans le rang des officiels congolais. Mais comme semble-t-il que les loups ne se mangent pas, les choses sont ce qu’elles sont et on va ainsi avancer dans cette impunité.