La convivialité est loin de régner entre le gouverneur du Sankuru, Jules Lodi, et le premier président de la Cour d’appel de cette province, David Okundji Wembokoko. Ce dernier qui ne tolère point l’immixtion confusionniste du gouverneur dans les affaires judiciaires pour respecter le principe sacro-saint de séparation des pouvoirs a, après sa correspondance de recadrage adressée au gouverneur (lire l’article de Scooprdc.net :Sankuru : Le gouverneur de la province et le premier président de la Cour d’appel à couteaux tirés !), envoyé une note circulaire à tous les juges et magistrats de son ressort, leur interdisant de participer aux réunions des comités locaux et provincial de sécurité.
« Depuis un certain temps, il m’a été donné de constater dans le chef de certaines autorités politico-administratives une confusion, dans l’interprétation des articles 28, 63, 64 et 65 de la loi n° 080-012 du 31 juillet 2008 portant principes fondamentaux à la libre administration des provinces, qui tendent à assimiler les cours et tribunaux et parquets relevant du pouvoir judiciaire aux services publics déconcentrés en province. A cet effet, j’instruis tous les magistrats du ressort de la Cour d’appel du Sankuru, de ne plus participer aux réunions des comités locaux et provincial de sécurité. Les récalcitrants s’exposeront à des actions disciplinaires », lit-on dans cette note circulaire de David Okundji Wembokoko du 08 avril 2023.
Confusion, le premier président de la Cour d’appel l’avait déjà reproché au gouverneur Jules Lodi qui se considérerait par « maladresse juridique » comme « magistrat suprême par délégation au niveau de la province ». Comportement et attitude qui ne passent pas chez David Okundji qui tient mordicus à la nette séparation du pouvoir entre l’Exécutif et le Judiciaire.
Jules Lodi accusé de trafic d’influence au nom de la Cour constitutionnelle
La témérité du gouverneur du Sankuru d’humilier les magistrats et juges, de les menacer de renvoi de sa province pour les remplacer par ceux de son obédience, serait dictée par la relation de parenté qu’il a au niveau de la Cour constitutionnelle. A certains magistrats du Sankuru, Jules aurait déclaré avoir le pouvoir de les chasser et les remplacer par ceux de son choix ; pouvoir qu’il tirerait de sa relation à la Cour constitutionnelle. Ce qui est ni plus ni moins un trafic d’influence doublé de chantage.
En effet, d’après les investigations de Scooprdc.net, le gouverneur Jules Lodi est le gendre de Jean-Marie Bokanga, directeur de cabinet du Président de la Cour d’appel, Dieudonné Kamuleta Badibanga. Il utiliserait le nom de son beau-père pour menacer et faire peur aux magistrats au Sankuru.
Ce comportement de Jules Lodi, non seulement nuit à son beau-père, mais aussi ternit l’image du président de la Cour constitutionnelle qui, en homme de Dieu qu’il est, ne pourrait tolérer de telles dérives et cautionner l’injustice.
Il revient donc au dircab Jean-Marie Bokanga de rappeler son gendre à l’ordre et surtout l’interdire d’utiliser son nom et celui de la Cour constitutionnelle pour régler des comptes au personnel judiciaire dans la province. Le faire vite serait mieux que d’attendre le pire, car le premier président de la Cour d’appel du Sankuru parait, en bon tetela, comme un morceau difficile à croquer.