Contrat chinois : Le très kabiliste sénateur Kaumba fait l’avocat du diable !

Ancien directeur de cabinet de plusieurs ministres de l’Intérieur qui se sont succédé sous Joseph Kabila, le professeur Kaumba Lufunga, devenu sénateur en 2019, a du mal à s’arranger du côté de la raison lorsqu’il s’agit de la sauvegarde de l’intérêt général. Sa peau dure kabiliste lui fait perdre même le bon sens professoral, lui qui est censé léguer des connaissances positives aux étudiants, futurs cadres du pays, tout simplement parce qu’il veut protéger les siens, prédateurs soient-ils.

En effet, par sa motion d’information de ce samedi 1er avril, le sénateur élu de la province du Lualaba fait véritablement l’avocat du diable de la Sicomines, cette entreprise née de la joint-venture entre la Gecamines et le consortium d’entreprises chinoises dans le cadre du Contrat chinois, dont la revisitation a été recommandée par le président de la République lui-même pour besoin d’équilibre des avantages.

Sans vergogne, ce professeur qualifie les écrits de la presse dénonçant le déséquilibre des avantages entre la partie chinoise et celle congolaise dans ce contrat, des incantations médiatiques. Pour lui, une campagne médiatique tonitruante est faite pour jeter le discrédit sur le contrat chinois. Le professeur Kaumba estime que la mesure interdisant à la Sicomines de procéder aux dédouanements de ses importations et celle procédant au blocage des comptes bancaires de cette entreprise, asphyxient l’économie de sa province, le Lualaba.

« … au Lualaba, la situation demeure incandescente, car les mesures conservatoires infligées à l’entreprise auront à terme des conséquences qui entacheront pour des années tous nos discours sur l’amélioration du climat des affaires et refroidiront certainement de nombreux investisseurs », relève-t-il dans sa motion d’information.

Maîtrise insuffisante du dossier par le prof.

Il appert visiblement que le professeur Kaumba fait l’avocat du diable sans bien maîtriser tous les éléments du dossier qu’il semble défendre. Parlant par exemple de la confusion des chiffres pour s’attaquer au rapport de l’Inspection générale des finances, lui-même fait preuve de cette confusion. C’est par exemple lorsqu’il s’interroge pourquoi l’IGF n’a pas fait mention sur les 656 millions USD qui ont construit le barrage de Busanga dans la réalisation des infrastructures.

Du coup, Scooprdc.net qui s’est bien documenté sur le Contrat chinois dit non en faisant voir au professeur Kaumba que ce contrat avait ou a deux volets. Le premier constitue l’investissement, soit 3,2 milliards USD pour la création de la Sicomines comme entreprise devant rembourser les prêts chinois et le deuxième volet qui est à la naissance même de ce Contrat chinois, concerne la construction des infrastructures telle que demandée par le gouvernement congolais, notamment les hôpitaux, les écoles, les routes etc., pour un coût de 3 milliards. Et les 656 millions USD évoqués par le professeur Kaumba dans l’érection du Barrage de Busanga, sont à inscrire dans le volet « Investissement » qui n’a pas fait l’objet d’enquête de l’IGF. Cette institution de contrôle s’est seulement focalisée sur les réalisations des infrastructures dans le cadre du deuxième volet. Donc, sur ce point, la confusion vient du sénateur Kaumba et non des enquêteurs de l’IGF.

« Lorsqu’on déclare que l’entreprise a généré 7 ou 10 milliards, s’agit-il du chiffre d’affaires ou des bénéfices ? », s’interroge encore le sénateur Kaumba. L’on comprend facilement l’embrouille de ce professeur en philosophie et criminologie car l’économie et les sciences commerciales se sont pas sans doute son apanage. Comme il est à la recherche des réponses, ses collègues Mokonda Bonza, Bahati Lukwebo et autres économistes qui sont aguerris en cette matière, pourront lui faire cette différence entre chiffre d’affaires et bénéfice lors de la plénière. Mais il faut d’emblée lui rappeler que pour la création de la Sicomines, le groupe d’entreprises chinoises devait débourser 3,2 milliards, somme qui n’a jamais été atteinte en 15 ans d’existence de la Convention.

Le professeur Kaumba trouve que l’IGF, même s’il ne l’a pas citée, est à la recherche des boucs-émissaires. Ici, il est clair que le sénateur prend position penchante pour justifier sa solidarité kabiliste, même en mal, tout simplement parce qu’il a mal au cœur que les siens soient mis en cause dans la débâcle qu’a connue la réalisation des infrastructures que la partie chinoise devait construire pour la RDC.  

Le sénateur Kaumba est-il vraiment content lorsqu’il emprunte le boulevard Triomphal sous la pluie ? Est-il aussi content de revoir l’avenue du Tourisme être refaite à cause du mauvais travail y effectué alors qu’elle avait englouti des millions USD surfacturés ? Est-il à l’aise quand il cite l’hôpital du cinquantenaire parmi les réalisations du Contrat chinois, quand on sait que plus de 114 millions ont été engloutis pour avoir beaucoup plus une morgue très opérationnelle que de soins de qualité qu’un hôpital pourrait administrer ? Lorsqu’il parle de la route Lutendele à Kinshasa, peut-il regarder droit dans les yeux les habitants de ce coin de la capitale qui voient cette route se dégrader rapidement à cause de la mauvaise qualité de travail réalisé ?  Comment le sénateur peut-il comptabiliser le Boulevard Lumumba à Kalemie dans les réalisations chinoises alors que l’on a soutenu à l’époque que c’était sur financement propre du gouvernement provincial du Tanganyika sous Zoé Kabila ?

Le professeur sénateur ne se donne pas la peine de demander aux siens (kabilistes) pourquoi le montant de 3 milliards USD pour la construction des infrastructures n’a pas été atteint alors que la Sicomines exploite le cuivre et le cobalt depuis 2015 et a déjà même remboursé le montant décaissé par Exim Bank pour les infrastructures. Il n’est même pas inquiet lorsque l’on découvre que sur plus de 800 millions USD déboursés par la partie chinoise pour les infrastructures, seuls 300 sont retracés et plus de 500 volatilisés.

« Mettre à genou Sicomines et enterrer TFM, c’est chercher à tuer le pays », déclare le sénateur Kaumba. Non, le gouvernement ne cherche pas à mettre à genou la Sicomines. Il recherche tout simplement le rééquilibrage des avantages par une révision de la Convention d’avril 2008. Et cette révision, il y a lieu de rappeler au professeur philosophe et criminologue, qu’elle fait partie des clauses de la Convention.

Quant à TFM, c’est sous leur régime que cette entreprise a connu de sérieux problèmes. Qu’il l’endosse et ait le courage de le dire à Joseph Kabila.

Somme toute, avec cette position d’avocat du diable prise par le professeur sénateur Kaumba pour défendre la prédation dont la RDC son pays est victime dans le Contrat chinois, déduire que la RDC est malade de sa classe politique irresponsable, malheureusement constituée des professeurs d’université, n’est pas une mauvaise assertion.

  • Bendélé Ekweya té

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