C’est ce mercredi 29 mars 2023 que le nouveau vice-premier ministre, ministre de la Défense nationale et ancien combattant, Jean-Pierre Bemba Gombo, a pris les commandes de ce portefeuille.
Cette prise de fonctions n’est pas une partie de plaisir pour l’ancien chef rebelle et ancien vice-président de la République sous la formule 1+4, pendant ce temps où le pays fait face, non seulement à guerre d’agression de l’armée rwandaise et à la prolifération des groupes armés et des milices, mais aussi où des officiers tutsi rwandais, transfuges de l’AFDL, RCD/Goma et CNDP ayant occupé de postes et fonctions stratégiques au sein des FARDC, ne cessent de rejoindre les affidés rwandais du M23. Le dernier en date est le Lieutenant-colonel Gasasira N’tawenda John, de l’Etat-major Renseignement qui par Brazzaville a rejoint ses frères du M23 pour pérenniser l’insécurité dans l’Est de la RDC.
Donc, inutile de dire que la tâche qui attend le nouveau VPM de la Défense nationale est immense, car il est un secret de polichinelle que pour vaincre ces agresseurs rwandophones, l’armée congolaise doit se débarrasser sans rougir ni honte de tous les officiers rwandais ayant infiltré les FARDC. Ils sont à tout le niveau et surtout occupent de haute fonction qui à l’Etat-major général, qui au commandement des écoles de formation militaire, à l’inspectorat général des FARDC, à la force terrestre, au renseignement etc. c’est ce débarras que le député national Eliezer Ntambwe appelle la « dérwadalisation » de l’’armée.
A ce sujet, un officier supérieur des FARDC qui s’est confié à Scooprdc.net dit ceci au média en ligne : « Comment voulez-vous confier le Commandement général des Écoles Militaire (CGEM) à un rwandais tutsi infiltré Obed Rwibasira… Ce dernier nous avait dit au revoir le 28 juillet 1998 quand le gouvernement de Laurent-Désiré Kabila leur avait demandé de rentrer chez eux. Arrivé à Goma, ils ont fabriqué la fameuse rébellion Tutsi RCD/GOMA, où ils ont enterré des gens vivants à Mwenga, Makobola, Kasika… Sans compter le massacre des officiers loyaux à l’aéroport de Kavumu à Bukavu. Alors comment doit-on se plaindre avec tout ça ? Mais je n’arrive pas à comprendre notre naïveté, ces gens nous montrent clairement qu’ils ne nous aiment pas… mais nous continuons de forcer à rester avec eux… Quel envoûtement… ».
Et de poursuivre : « Soyons prudents, vigilants et conscients…Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes…Le général Malick Kijege, est un sujet rwandais, mais officier général dans les FARDC et étudiant à l’université nationale pédagogique (UPN)… Ça ne peut pas arriver nulle part au monde, même pas au Burundi, sauf en RDC. Certains officiers généraux détiennent de passeport rwandais ! Ancien chef d’état-major, inspecteur général etc. Le mal est très profond mon frère ».
A la question de savoir pourquoi avoir laissé faire pendant tout ce temps, l’officier affirme que le gouvernement ne sait pas qu’au sein des FARDC, les officiers rwandais infiltrés par différents processus de brassage, mixage etc. mènent une guerre sans merci contre les officiers congolais d’une part, et d’autres part, entre les officiers issus du RCD/Goma contre ceux restés loyaux au gouvernement de Kinshasa pour de raisons faciles à comprendre. C’est-à-dire, prendre le contrôle de l’armée et ensuite disséquer la RDC.
Voilà donc en plus de difficultés que doit surmonter Jean-Pierre Bemba au front dans l’Est et le Nord-est, l’état de l’armée qu’il trouve et qui nécessite une épuration n’en déplaise à quiconque.