Habituée aux passages en force depuis son avènement au ministère de l’emploi, travail et prévoyance sociale, la ministre Claudine Ndusi de l’AFDC a une fois de plus encore frappé, mais cette fois-ci l’intersyndicale nationale du Congo (INC) a décidé de la contrer au point de la traîner devant le Conseil d’État, car son arrêté n°086/CAB/ETPS/MIN/2023 du 23 février 2023 portant convocation et fixation du calendrier du déroulement des élections syndicales dans les entreprises ou établissements de toute nature en RDC pour la 8ième édition 2023-2026 jugé illégale par l’accusatrice, violerait la convention 144 de l’organisation internationale du travail (OIT), ainsi que les articles 225 et 252 du code du travail congolais.
En effet, au terme du mandat de syndicats élus lors de la 7ième édition 2018-2021 et le glissement qui s’en est suivi, les élections syndicales de la 8ième édition devaient faire l’objet d’un consensus au regard des difficultés d’ordre sécuritaire que connaissent d’autres provinces notamment le Sud-Kivu, l’Ituri, le Mai-Ndombe et le Kwilu, étant donné que les élections sont à caractère national et la loi veut qu’elles s’organisent au même moment.
Plutôt que de convoquer une tripartite jusqu’à dégager un compromis définitif, Claudine Ndusi se serait servie de deux premières réunions dont l’une de prise de contact et l’autre où les parties avaient chacune fait de propositions sans arriver à une décision commune, pour prendre un arrêté convoquant lesdites élections contestées par l’intersyndicale nationale, par manque de consensus. D’après L’intersyndicale nationale, l’arrêté de Madame la ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance Sociale ne repose sur aucun texte légal et demande à tous les syndicats d’attendre la décision du Conseil d’État avant de faire quoique ce soit.
Mais d’après les indiscrétions du président d’un grand syndicat de la place, le fer de lance qui serait à la base de cette crise entre la ministre Ndusi et L’intersyndicale est un vieux contentieux que la ministre AFDC veut faire payer à L’Intersyndicale nationale à ce jour. Car en effet, d’après cette bouche autorisée, la ministre n’a jamais digéré ce qu’elle a subi comme affront lorsque l’Intersyndicale nationale l’avait contrainte d’arrêter d’amener de tierces personnes « ngulu » à l’assemblée générale de l’OIT à Genève dans le quota de l’Intersyndicale, alors que cette dernière devait s’y rendre au frais du gouvernement chaque session. Cette situation aurait conduit la ministre à s’immiscer dans la gestion de l’Intersyndicale au point de créer la crise de confiance entre la CSC accusée à tort ou à raison d’être la taupe de la ministre et d’autres syndicats présentés comme de marginaux.
Voilà pourquoi par ce manque de consensus, et vu ce énième passage en force de la ministre, L’Intersyndicale n’a eu d’autres choix que de porter l’affaire devant le Conseil d’État, car une décision administrative ne peut être au-dessus de la loi a-t-elle rapporté au média en ligne.