L’ancien député national du Bas- Uelé et ancien ministre de l’Economie nationale, Jean-Paul Nemoyato, a quitté son statut de chef de travaux ce vendredi 23 mars 2023, pour endosser la prestigieuse toge de professeur d’université à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), où il a soutenu sa thèse doctorale en économie sur la Sécurité Alimentaire en RD Congo : Volonté politique de l’État et adhésion des partenaires. Cas de la Province du Bas-Uélé.
Partant du postulat d’un immense pays que la nature a tout donné en termes d’écosystèmes, et particulièrement la Province du Bas-Uélé, Jean-Paul Nemoyato trouve aberrant et à juste titre que 60% de la population congolaise puisse souffrir de la malnutrition et la sous-alimentation. D’où ces deux hypothèses de travail à savoir : les importations massives des denrées alimentaires en RDC s’expliquent par l’inefficacité d’une politique agricole privilégiant la valorisation des potentialités que regorge le pays ; puis, une volonté clairement exprimée et exécutée par les pouvoirs publics constitue l’élément-clé du succès d’une politique de sécurité alimentaire.
Pour Jean-Paul Nemoyato, l’État, c’est-à-dire le gouvernement, doit mettre en exécution les différentes conventions régionales et continentales qui veulent que 10% de budgets nationaux soit affectés à l’agriculture. A cet effet, la RDC connaît un retard de 60 ans dès lors que depuis l’indépendance, s’en est suivi une dégradation continue des infrastructures notamment routières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires, au point que les paysans qui étaient pourvoyeurs de centres urbains en produits agricoles dont les surplus étaient exportés, se sont relâchés par manque de débouchés au vue de l’état défectueux des routes de dessertes agricoles y compris celles d’intérêt général, ramenant ainsi la RDC à une situation de dépendance perpétuelle à l’importation. D’où la sous-alimentation et la malnutrition ayant gagné 60% de la population congolaise.
Le nouveau professeur d’économie Nemoyato pense qu’il est important que le gouvernement congolais pour renverser cette tendance, devra investir dans l’agriculture et les routes. Apporter de l’argent frais notamment en restaurant la banque de crédit agricole et subventionner l’activité agricole comme le font les pays du Nord et surtout l’Union Européenne. La mise en application d’un tel dispositif de financement affirme le docteur Jean Paul Nemoyato, fera preuve d’une réelle volonté politique de l’État congolais de mettre à la disposition du secteur agricole et rural, des moyens conséquents comme l’a annoncé la deuxième hypothèse. Aussi, le fonctionnement optimal d’un tel dispositif de financement, conduira à la création et au renforcement des externalités en faveur du secteur agricole.
Se basant sur la décentralisation de la RDC, le professeur Jean-Paul Nemoyato soutient l’idée que l’objectif de sécurité alimentaire et nutritionnelle doit être poursuivi et atteint à partir des entités territoriales décentralisées, d’où la nécessité de la refondation de l’État congolais, car à l’état actuel, il y a faillite de l’État. Et d’ailleurs ça été prouvé une fois de plus par l’absence de représentants du gouvernement dans cet exercice hautement scientifique. L’on peut donc se poser la question de savoir si réellement les dirigeants congolais portent à cœur la priorité du développement ! Car leur indifférence devant le monde scientifique qui pourtant a été utilisé abondamment aux États-Unis, en Europe pour trouver de solutions ayant avancé ces pays depuis de temps immémoriaux, en RDC les décideurs évitent le monde scientifique.
La thèse doctorale du chef de travaux désormais professeur Jean-Paul Nemoyato, est un vade mecum qui tombe à point nommé, du fait de l’initiative du projet de développement de 145 territoires qui trouvera de pistes de solutions adéquates pour les 145 territoires de la RDC qui sont toutes rurales.