Arrivé à Kinshasa le mercredi 22 mars en début de soirée, l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, a été reçu à la présidence de la République par deux proches conseillers du président Félix Tshisekedi sans que rien ne filtre de cette rencontre, alors que des aiguilleurs du ciel politique congolais n’arrêtent de spéculer sur cette visite qui est tout, sauf privée comme annoncée par certains médias.
En effet, si la porte-parole de Félix Tshisekedi, Mme Tina Salama, a tenté de recadrer certains médias sur cette venue de monsieur Sarkozy à Kinshasa, elle n’a tout de même pas nié le fait qu’une rencontre avec son patron enchanterait ce dernier. Même si officiellement l’objectif de la mission de l’ancien chef d’Etat français est de tenter d’ouvrir un canal de discussion entre Paul Kagame et le président congolais, mais pour des observateurs avertis, la présence de Sarkozy à Kinshasa serait hautement politique à cause des intérêts économico-financiers multiformes mis en mal depuis l’interpellation du député tutsi Edouard Mwangachuchu Izi, dont le procès à la Haute Cour Militaire met à nu son implication dans un vaste réseau de pillages de ressources minérales à l’Est de la RDC via le Rwanda et dont une partie de dividendes soutiendrait les groupes armés dont le M23.
Instigateur de l’exploitation commune des richesses de la RDC à l’Est avec le Rwanda et très proche du Qatar qui, lui aussi cité comme bénéficiaire de minerais du réseau Mwangachuchu, Nicolas Sarkozy n’a jamais caché sa proximité avec le président rwandais Paul Kagame qui se trouve aujourd’hui coincé par Félix Tshisekedi sur le plan diplomatique, politique et désormais économique, depuis l’interpellation de son pourvoyeur Edouard Mwangachuchu. Or, plusieurs firmes internationales à travers le Rwanda bénéficiaient du coltan et de l’or congolais qui se retrouvent en difficulté depuis l’arrestation du faucon Izi.
Déjà avant Sarkozy, le président Félix Tshisekedi avait reçu l’ambassadeur français, une délégation anglo-saxonne sollicitant son implication dans l’affaire qui oppose la justice congolaise au député tutsi poursuivi pour de graves accusations. Ce qui apparaît comme un manque de respect criant. Car ces mêmes Occidentaux qui crient à longueur des journées que la RDC est un pays corrompu, sont les mêmes qui font pression aux politiques lorsque leurs intérêts opaques sont mis à mal.
La visite de Sarkozy sent l’odeur du tutsi power, car depuis deux jours, Mwangachuchu aurait décidé de ne plus rien dire, d’où le renvoi des prochaines audiences. Le « puissant » prévenu sait désormais que ses alliés font pression sur Tshisekedi pour obtenir sa libération ne serait-ce que provisoire, pour lui permettre de disparaitre.
Voilà pourquoi le contentieux pétrolier avec l’Angola, Félix Tshisekedi le relègue au second plan malgré plusieurs milliards de dollars américains qu’il devra générer, en vue d’obtenir le soutien militaire de Joao Lorenco, car le conflit qu’il vient de susciter avec le tutsi power n’est pas sans conséquence.