Assainissement des finances publiques : Jules Alingete obtient finalement la tête de Jean Ngoy

Le ministre provincial des finances et de l’économie de la ville de Kinshasa, Jean Ngoy, dont le limogeage a été réclamé par l’Inspecteur général des finances, Jules Alingete, a été finalement débarqué du gouvernement par le gouverneur Ngobila, malgré que ce dernier ait pris beaucoup de temps pour s’exécuter.

En effet, dans sa lettre du 27 février 2023 sur la gestion financière de la ville de Kinshasa, Jules Alingete accusait sans ambages Jules Ngoy d’être le cancer des finances de la ville de Kinshasa et que la sauvegarde des intérêts de celle-ci passait par son changement en tant acteur clé de la chaîne de la recette.

D’après les accusations du gendarme financier, les écueils relevés dans le rapport des inspecteurs des finances qui ont contrôlé la gestion financière de la ville de Kinshasa, procédaient des pratiques tirant leurs sources dans les protocoles d’accords, les conventions et les lettres de nivellement du ministre des finances, lesquels paralysaient la chaine de la recette, la constatation au recouvrement, en ce que ces pratiques entrainaient une ignorance des droits revenant aux services d’assiette, consacraient la consommation des recettes urbaines à la source et privaient ainsi la ville des moyens de sa politique.

Bien qu’ayant pris deux semaines, le gouverneur de la ville de Kinshasa a, par son arrêté du 13 mars 2023, nommé un autre ministre des finances et de l’économie, en la personne de Félicien Kuluta Ntula qui, jusqu’à la date de sa nomination, dirigeait la Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK). Mais bizarrement, Gentiny Ngobila motive tout simplement son arrêté par le « besoin d’améliorer l’efficacité du gouvernement… », sans citer l’IGF alors que sa décision découle d’une recommandation-exigence de ce dernier.

Par ailleurs, Scooprdc.net est tombé sur une lettre de démission du ministre désavoué Jean Ngoy datant du 10 mars 2023, soit trois jours avant son remplacement. Contrairement à la formule de « raison de convenance personne » utilisée souvent par les démissionnaires, Jean Ngoy n’a rien avancé comme raison de son départ dans sa lettre de démission.

N’empêche, beaucoup d’observateurs estiment que si les recommandations de l’IGF de sanctionner administrativement les gestionnaires des finances publiques sont ainsi respectées et que les sanctions pénales s’en suivent si flagrance il y a, l’on bouchera sans doute tous les trous de coulage des recettes de l’Etat. Et les 15 milliards USD annuellement perdus par l’Etat congolais dans des pratiques de détournements et de corruption, refloueront le Trésor public.

  • Bendélé Ekweya té

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