La recommandation-exigence de l’Inspecteur général des finances, Jules Alingete, faite au gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, de limoger son ministre des finances, fait les choux gras de la presse, d’autant plus qu’elle souffre d’exécution il y a plus de 10 jours.
En effet, dans sa correspondance du 27 février dernier adressée à Gentiny Ngobila sur la gestion financière de la ville de Kinshasa, Jules Alingete a incriminé le ministre provincial des finances, Jean Ngoy après qu’une équipe des inspecteurs des finances ont fait un contrôle de la gestion des finances de la province-ville de Kinshasa.
« Les écueils relevés dans ce document (Ndlr : rapport de mission des inspecteurs des finances) procèdent des pratiques tirant leurs sources dans les protocoles d’accord, les conventions et les lettres de nivellement du ministre provincial des finances, lesquels paralysent la chaîne de la recette, de la constatation au recouvrement, en ce que ces pratiques entraînent une ignorance des droits revenant aux services d’assiette, consacrent la consommation des recettes urbaines à la source et privent ainsi la ville des moyens de sa politique », écrit Jules Alingete à Gentiny Ngobila.
Et pour sauver la ville de la prédation, le gendarme financier ne va pas par quatre chemins pour réclamer la tête de Jean Ngoy. « La sauvegarde des intérêts de la ville passe par le changement d’un acteur clé de la chaîne de la recette, à savoir le ministre provincial des finances », recommande-t-il en martelant qu’il y a des graves irrégularités mises à charge de ce ministre des finances.
Pourquoi Ngobila traine-t-il les pas ?
Du 27 février à ce jeudi 09 mars, 10 jours sont déjà passés sans que le gouverneur Gentiny Ngobila ne bronche. Jean Ngoy est toujours aux affaires et tient les finances de la ville. D’où certains observateurs soupçonnent une complicité entre le gouverneur et son ministre. Et dans les couloirs de l’hôtel de ville, il se raconte que Jean Ngoy est « l’homme de tous les coups de Ngobila » et « le maillon puissant de la dilapidation » des avoirs de la ville qui, ces derniers mois, seraient devenus la première ressource pour l’ACP, le parti politique de Gentiny Ngobila dont Jean Ngoy est l’un des membres les plus influents.
S’il est établi que les recettes de la ville servent le parti ACP alors les ministres provinciaux et les agents d’appoint accusent des arriérés de salaire allant jusqu’à plus de 28 mois et que des frais de fonctionnement sont depuis belle lurette devenus inexistants, beaucoup se demandent à l’hôtel de ville si ce n’est pas carrément Gentiny Ngobila la clé de la mégestion de la ville de Kinshasa, et que c’est par son départ qu’il faudra exorciser Kinshasa !
Non sans raison, à voir comment la ville s’assombrisse à cause de la mauvaise gouvernance de celui dont le nom a été transformé en danse par Wenge Musica de JB Mpiana, il y a lieu que croire que le pauvre Jean Ngoy n’est que la face cachée de l’iceberg, le vrai problème de la mégestion c’est le gouverneur lui-même. Mais malheureusement, ce ministre des finances risque de faire plus tard la prison comme son prédécesseur, Guy Matondo, qui paie à la place d’André Kimbuta.