« Vous n’avez pas été capable de restaurer la souveraineté. Ni militaire, ni sécuritaire ni administrative de votre pays depuis 1994. Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur« . Cette phrase du président français Emmanuel Macron ce samedi 4 mars 2023 dans la conférence de presse au palais de la Nation à Kinshasa au deuxième jour de sa visite officielle, dit tout sur la position de son pays et de l’Union européenne d’ailleurs vis-à-vis de discours des officiels congolais.
Et pourtant en 1994 la période à laquelle fait allusion Macron, c’est bien la France et les Nations-Unies qui avaient obligé le Zaïre à ouvrir ses frontières pour accueillir les réfugiés rwandais génocidaires avec instructions de ne pas les désarmer, qui sont à la base de la déstabilisation de l’Est de la RDC.
La question que d’aucuns pourraient se poser, qu’ont fait les Nations-Unies et la France pour que ces réfugiés retournent chez eux à part déstabiliser Mobutu, complot de Bill Clinton et ses amis du Kansas d’invasion du Zaïre ? Si Mobutu avait chassé ces réfugiés par la force, on ne l’accuserait-on pas de crime contre l’humanité ?
Dire aujourd’hui que les Congolais ont été incapables de restaurer la sécurité, la paix, l’administration etc. dans leur pays depuis 1994 est une contrevérité historique. Car, au même titre que le Rwanda a chargé les Nations-Unies et la France dans leur responsabilité dans le génocide jusqu’à obtenir gain de cause, oubliant même que c’est Paul Kagame qui est l’auteur intellectuel du génocide de son propre peuple en orchestrant l’assassinat de Juvénal Habyarimana alors qu’ils étaient en pleine négociation, c’est pareil avec ce qui est arrivé à l’Est de la RDC ! Les deux évènements sont intimement liés. Il n’y aurait jamais eu instabilité à l’Est si le Zaïre n’avait pas accueilli les réfugiés génocidaires sur ordre de la communauté internationale (Nations-Unies et France). L’histoire est têtue.
Certains analystes estiment qu’Emmanuel Macron est venu dire aux Congolais en face qu’ils doivent gagner leur souveraineté, intégrité territoriale et indépendance au prix du sang. Lorsqu’il affirme par ailleurs que c’est ne pas à la France de sécuriser la RDC, il veut tout simplement faire voir que l’embargo contre l’achat d’armes est déjà levé et que rien aujourd’hui ne justifie les jérémiades de la RDC.
Diplomatiquement, Emmanuel Macron a refusé de citer nommément le Rwanda comme agresseur protégeant et privilégiant leur relation. Qu’attend donc la RDC pour renverser cette tendance ? Et si c’était l’Angola qui avait été attaqué par la Namibie ou la Zambie… il passerait son temps à sillonner le monde à la recherche du cessez-le-feu ? N’y a-t-il pas un temps pour la paix et un temps pour la guerre ? La casserole peut-elle encore avoir peur du feu ?
Avec un budget estimé actuellement à plus au moins quatorze milliards de dollars, la RDC est-elle incapable de se doter d’engins modernes et anéantir le Rwanda et changer le rapport de force dans la région ! Cette peur du Rwanda n’a que trop duré. Car dans une guerre, tous ne meurent pas. Il est temps que les choses changent affirment ces analystes.