Très attendu par une majorité des Congolais visiblement montés suite aux massacres que subit la population de la partie Est de la République démocratique du Congo, perpétrés par les militaires rwandais sous couvert des rebelles du M23, qui seraient soutenus par la France, Emmanuel Macron a, lors de la conférence de presse animée conjointement avec Félix Tshisekedi ce samedi 04 février à Kinshasa, lavé les mains, en remettant la responsabilité de la souveraineté du Congo aux dirigeants depuis 1994.
Concernant l’insécurité à l’Est de la RDC, sans langue de bois, Emmanuel Macron a, dans son intervention déclaré que la RDC n’a pas été capable de restaurer sa souveraineté.
« Pardon de le dire dans des termes aussi crus, vous n’avez pas été capable de restaurer votre souveraineté, c’est une réalité, il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur de cette affaire. Ce n’est pas une agression d’une puissance extérieure, ils sont soutenus par plusieurs puissances extérieures dans une logique de prédation. Ces groupes ont aussi des ressortissants qui sont de votre pays, c’est une réalité », a déclaré le président français revenant sur l’histoire de cette situation.
Par ailleurs, Macron a indiqué que les victimes de la RDC sont égales aux guerres mondiales que le monde ait vécues, et pense également qu’avant, la solution est dans un réveil collectif, dans la prise de conscience de tous.
« La France se veut de rester fidèle dans son rôle d’allié indéfectible de la RDC, pour défendre son intégrité et sa souveraineté. Les drames qui se sont faits dans votre pays, nécessitent la justice tant au présent qu’au passé. La RDC ne doit pas être un butin de guerre, le pillage à ciel ouvert doit cesser. Ni pillage, ni guerre, ni balkanisation en RDC. Pas question de deux poids deux mesures, entre la tragédie qui se joue en Ukraine et sur ce qui se joue sur le sol africain », a renchérit Macron.
Dans la foulée, Emmanuel Macron a signalé que France sera le premier état à répondre à l’initiative de l’Union européenne, annoncée ce samedi de mettre en place un pont aérien humanitaire à destination de Goma.
« Nous allons débloquer une contribution immédiate de 34 millions d’euros, d’aide humanitaire, laquelle s’ajoutera le montant de 50 millions annoncés par l’UE, nous allons également fournir des moyens de transport civil et militaire », a-t-il ajouté.