Ceux qui connaissent bien « l’homme au verbe facile » s’en doutaient déjà que ce dernier allait garder silence face à l’agression dont la RDC est victime de la part du Rwanda. Ce jeudi 02 mars, l’ancien porte-parole du Gouvernement qui avait malmené communicationnellement le M23 pendant la période de pourparlers de Kampala entre ce mouvement rebelle et le gouvernement congolais de décembre 2012 à novembre 2013 (lire le livre « 20 ans de marche. Parcours de combattant d’un journaliste congolais » du DG de scooprdc.net Innocent Olenga), a tenu une conférence de presse au siège de son parti CCU dans la commune de Ngiri-Ngiri à Kinshasa.
Abordant la question d’agression dont son pays est, une fois de plus, victime de la part du Rwanda via toujours le M23, Lambert Mende regrette que certains compatriotes fassent le lit de l’agresseur et lui donnent l’occasion de surfer sur l’inclinaison des Congolais à s’écharper autour des colifichets du pouvoir et des avantages égoïstes au détriment de ce qui est essentiel, c’est-à-dire la mise en commun des efforts pour sauvegarder l’intégrité du territoire national.
D’après Lambert Mende, la priorité pour tous les Congolais devrait pourtant être celle de trouver des voies et moyens d’en finir avec une offensive très sophistiquée dont la RDC se trouve confrontée de la part d’un régime rwandais arc-bouté sur les dividendes qu’il en tire de la mise à sac du Congo de concert avec beaucoup de complices en Afrique et hors du continent africain, notamment en Occident.
« Lorsqu’un pays est attaqué et qu’au lieu de se souder derrière le commandant suprême des forcées armées, les gens se mettent à chercher à le ridiculiser, c’est du pain béni pour l’agresseur », regrette Lambert Mende qui fustige la naïveté de ces Congolais qui compte sur une communauté internationale pourtant, dit-il, indifférente et recroquevillée dans des vœux pieux, des déclarations rituelles et vagues, incapable de condamner et sanctionner.
Face à la principauté militaire installée à Kigali, comme l’appelle Lambert Mende, ce dernier fait six propositions pour y faire face. Premièrement, Lambert Mende voudrait que le gouvernement soit autorisé par le Parlement, dès la rentrée parlementaire de mars, à lever un impôt substantiel pour l’effort de guerre afin de mobiliser des ressources financières et logistiques supplémentaires suffisantes au profit de nos forces de défense et de sécurité.
Deuxièmement, « l’homme au verbe facile » exige que la classe politique s’astreigne pendant le temps des hostilités à une trêve afin de taire les divergences et les élucubrations qui éloignent le pays de la nécessité existentielle de préserver son intégrité nationale et la concentration de commandement des forces armées sur les voies et moyens de prendre de l’ascendant sur l’ennemi.
Troisièmement, l’ancien porte-parole du gouvernement propose qu’une règlementation martiale encadre désormais le discours politique dans le cadre de la précampagne électorale pour que les questions liées à la défense et à la sécurité ne fassent plus l’objet d’une surenchère politicienne irresponsable afin de faire en sorte que la nature démocratique ne devienne pas une pierre d’achoppement favorable à l’ennemi qui agresse la RDC.
Quatrièmement, que les efforts, aux plans interne, régional et international se poursuivent, notamment avec la SADC afin de pallier aux insuffisances opérationnelles constatées avec la force de l’EAC.
Cinquièmement, que les médias et réseaux sociaux brisent les soubassements identitaires inconsistants du brigandage du régime de Kagame lorsqu’il endosse de manière abusive le manteau de porte-parole des prétendus rwandophones du Congo pour justifier ses aventures bellicistes dans une approche tactique et utilitariste destinée à couvrir ses turpitudes et beaucoup de Congolais appartenant aux communautés hutu et tutsi congolaises ont eu l’excellente idée d’invalider en protestant la prétention du président d’un pays étranger à s’auto-octroyer on ne sait sur quelle base, le rôle de porte-parole de ces communautés congolaises.
Sixièmement, que les congolais, quelles que soient leurs communautés, élèvent la voix pour condamner les immixtions grossières du régime rwandais dans leurs problèmes intérieurs.