C’est désormais officiel, l’ex-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, s’est lancé dans la politique active avec son parti politique Action pour la dignité du Congo et de son peuple (ADCP), qui ambitionne des grandes visions et perspectives.
Comme annoncé par Scooprdc.net cinq jours plus tôt, c’est ce samedi 25 février 2023 que le parti cher au spécialiste des questions électorales et économiste de formation a fait sa sortie officielle, au complexe Show Buzz dans la commune de Ngaliema à Kinshasa.
Dans son speech, l’autorité morale de l’ADCP a stipulé que la refondation de l’État est devenue un impératif. À l’en croire, sans quoi des révoltes désordonnées, tout aussi improductives, pourraient s’autoriser de la faiblesse ou de l’absence de l’État.
« La faiblesse de l’État s’observe dans les secteurs de défense et sécurité, économique, éducative, sociale et culturelle. Elle a fini par étioler le prestige du citoyen congolais lui-même, donnant de lui une image saugrenue, peu enviable, en tout cas indigne. Bref, le Congo est devenu la risée de tous. La déstructuration de l’État congolais et sa démission ou sa grave défaillance par rapport à ses missions régaliennes, ont laissé le peuple congolais sans repères, ni valeurs, sinon le nivellement vers le bas », a déclaré Corneille Nangaa.
En vrai chrétien, le président de l’ADCP a fondé sa vision sur les saintes écritures, notamment le livre d’Esaïe pour appuyer ses motivations dans ce monde politique considéré par certains de glissant.
« Au regard du tableau ainsi peint, on se retrouve exactement dans la situation biblique où Dieu, voyant la misère de son peuple, demande : Qui enverrai-je ? Qui ira pour nous ? Notre réponse en tant qu’ADCP, est pratiquement de même inspiration : Me voici, Seigneur, envoie-moi ! (Esaïe 6 : 8). Dans le cas spécifique de notre pays, sans prétention de rôle messianique, notre disponibilité, à servir est présentée non seulement à Dieu, mais surtout au peuple congolais. Nous le disons sans ambages : le salut du Congo ne viendra pas d’ailleurs, en tout cas », a insisté Corneille Nangaa.
En outre, avec beaucoup de précision, l’un des leaders influents de la RDC a rappelé à l’assistance que ni l’Orient, ni l’Occident, ne pourra résoudre les maux du pays de Lumumba.
« Avec la bénédiction du Maître des temps et des circonstances, sur fond de cette conviction, notre offre est basée sur quelques valeurs, à savoir : la valeur travail (dur labeur) contre la paresse ; le civisme (patriotisme) contre l’incivisme ; l’humilité du commencement contre des rêves irréalisables, et la dignité contre l’indignité », a-t-il exhorté.
Les grandes lignes pour le redressement de la RDC
Devant les députés, les sénateurs, les cadres, haut-cadres, ainsi que les délégations venues de partout en RDC, Corneille Nangaa a fixé cinq objectifs pour mener à bon port son appel dans la politique.
De prime abord, l’autorité morale de l’ADCP s’est appesantie sur la restauration de l’Etat, qui selon lui est longtemps empêtrée dans une défaillance quasi-chronique. Il a prévu la réhabilitation de la plénitude de ses fonctions régaliennes, pour en faire un État véritablement moderne. Aussi, activer la politique de construction des infrastructures de développement ; le boost de la croissance économique en favorisant la propension à investir ; innover ; entreprendre en formant l’homme congolais ; l’amélioration des conditions sociales par la cohésion nationale en créant des conditions d’une vie digne pour tout Congolais pour une société solidaire ; et enfin promouvoir la recherche scientifique, rationaliser l’exploitation des ressources naturelles et protéger l’environnement.
En ce qui concerne les élections prévues à la fin de l’année, par ailleurs, l’ADCP envisage d’aligner les candidats à tous les niveaux. Cependant, Corneille Nangaa a précisé qu’au niveau de la présidentielle, le Congrès du parti se décidera dans les prochains jours.
Pour plusieurs observateurs, en marge de la sortie officielle de l’ADCP, Corneille Nangaa a réussi à implanter son parti sur toute l’étendue du territoire national au regard de ses représentants dans toutes les provinces visibles dans la salle. Maintiendra-t-il le cap ? Beaucoup préfèrent garder encore les doigts croisés quand on sait que bien avant lui, beaucoup ont fait aussi des sorties officielles très mouvementées qui, malheureusement se sont avérées par la suite comme des feux de paille. C’est le cas de Leadership et gouvernance pour le développement (LGD), parti de l’ancien premier ministre Augustin Matata dont on n’entend pas tellement parler. Et les exemples en sont légion.