La veuve de l’ancien premier ministre Nguz a Karl-i-Bond, Wivine N’landu a adressé une lettre au président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, au sujet ce qu’elle qualifie de l’occupation illégale et démolition méchante de la villa (n° 50 de l’avenue Colonel Tshatshi dans la commune de la Gombe) de son défunt mari, par le président du sénat Modeste Bahati Lukwebo. Dans cette lettre, la veuve Nguz fait savoir que cette villa a été cédée à titre définitif et gracieux à son feu mari en date du 10 avril 1994 par l’ancien président Mobutu pour des services rendus à la République. Elle ne s’empêche pas de réclamer 12 millions USD à Modeste Bahati en réparation complète pour cause de son « comportement criminel ».
La réaction du président du Sénat ne s’est faite pas attendre. Par l’entremise de son avocat-conseil, Me Mupila Ndjike Kawende, Modeste Bahati a aussi écrit au président de la République en date du 5 février 2023 pour se défendre. Dans cette correspondance de quatre pages, l’avocat de Bahati donne l’historique de la parcelle querellée, partant de l’époque coloniale (1949) jusqu’à son acquisition par son client. Elle est passée dans les mains de plusieurs acquéreurs, mentionne-t-il.
« …ladite villa n’a jamais quitté le patrimoine de la Banque en dépit de la lettre de donation du président Mobutu du 10 avril 1994 qui, en réalité, n’avait qu’un effet fantaisiste et n’avait donné lieu d’établissement d’un titre mobilier. Il se fait dès lors que la vente passée plus tard entre la Banque d’une part et messieurs Cigashamwa Cangabora et Cigashamwa Akilimani (certificat d’enregistrement vol. AGL.540 Folio 02) d’autre part, est régulière et valide. De même, la vente passée entre ces derniers acquéreurs et mon client est tout aussi régulière et valide (certificat vol. AGL562 Folio 81) », écrit Me Mupila Ndjike après avoir démontré la chronologie d’acquisition de cette villa et les jugements des cours et tribunaux.
Pour l’avocat de Modeste Bahati, la revendication de Mme Wivine N’landu Kavidi est une « tentative d’escroquerie puisqu’elle n’est qu’un penitus extranei qui ne détient ni titre de propriété ni ne dispose d’aucune qualité pour revendiquer un quelconque droit sur la villa en cause ».
Ci-dessous la lettre de Me Mupila Ndjike adressée au président de la République pour éclairer sa lanterne :
