9èmes Jeux de la Francophonie : Panier de crabes et proie aux faucons et vautours pour son insuccès ! (Enquête)

La situation délétère qui prévaut actuellement au sein du Comité national des jeux de la Francophonie (CNJF), chargé de l’organisation de la neuvième édition des Jeux de la Francophonie à Kinshasa, lesquels sont prévus du 28 juillet au 6 août 2023, a poussé Scooprdc.net à diligenter une enquête minutieuse. Le média en ligne est arrivé à la conclusion selon laquelle l’organisation de ces assises est une aubaine pour beaucoup d’individus à des niveaux différents. Comme qui dirait : l’éléphant est abattu, à chacun son morceau, alors le plus grand morceau. D’où des coups bas dans tous les sens dans une sorte de panier de crabes.

Tenez ! le 1er février 2023, alors que tout le monde à Kinshasa est intéressé par l’activité du Pape François venu la veille, notamment sa messe au site de Ndolo, l’Agence nationale de renseignements (ANR) envoie une invitation, signée par son administrateur général, au directeur national du CNJF avec injonction de se présenter dès réception de ladite invitation avec ses trois adjoints. Ils y sont auditionnés pendant plus de cinq heures.

En effet, dans ses questions beaucoup plus dirigées contre le directeur national, l’ANR veut savoir puisqu’elle en a eu vent, qui tient à saboter l’organisation de ces 9ièmes Jeux de la Francophonie, mais aussi comment se gèrent les finances. Au sujet des finances, elle pose des questions sur certaines dépenses effectuées et sur le non-paiement des indemnités à certains anciens agents du CNJF sous Didier Tshiyoyo, dont le fils à Raymond Tshibanda. Le directeur qui a donné les explications à toutes les questions lui posées, selon nos sources internes à l’ex-Immeuble UZB, a été prié de se présenter de nouveau, mardi 7 février à l’ANR. Mais sa silhouette a été aperçue plutôt mercredi vers 10h00 au QG de l’ANR et nos sources l’ont vu repartir quelques minutes après.

Cette interpellation de monsieur Isidore Kwandja intervient après qu’une lettre dite « lettre ouverte au président de la République sur la situation désastreuse qui prévaut au sein du Comité national des jeux de la francophonie/CNJF » a été adressée au président de la République, Félix Tshisekedi. Dans cette correspondance de 33 pages datant du 26 décembre 2022, que d’aucuns considèrent comme un tract puisque sans signature, Isidore Kwandja y est sérieusement accusé auprès de celui qui l’a nommé par ordonnance. Et l’on sent à la lecture de cette longue correspondance que le nerf du problème c’est l’argent. L’instigateur de cette lettre serait, selon certains agents du CNJF, l’un ou deux des directeurs adjoints qui se seraient inscrits dans la logique de « ôte-toi de là que je m’y mette ».

D’après nos recoupements au sein du CNJF, Isidore Kwandja serait la cible, non seulement de ses adjoints, mais aussi de certains membres du gouvernement et même de l’ANR qui voient leurs intérêts gênés par sa rigueur dans les dépenses. « Il est venu avec sa logique du Canada, il sera broyé », confie un agent sur ce qui se dit sur son chef. « Beaucoup de gens pensent qu’il gêne leurs intérêts surtout ceux qui ont surfacturé les marchés », ajoute un autre agent priant le média en ligne de garder son anonymat.

Seul contre tous, Kwandja ne comprend-t-il pas les « réalités » de son pays ?

Fonctionnaire dans les services de migration au Canada après quelques années vécues en Europe, Isidore Kwandja atterrit au CNJF fort de son expérience de l’OIF pour avoir battu campagne de l’ancienne secrétaire de cette organisation, Michaëlle Jean et collaboré avec elle, sur proposition, apprend Scooprdc.net, d’un des Conseillers du président de la République.

Mais partant du ministre des finances, Nicolas Kazadi, en passant par Jean-Claude Kabongo, ancien Conseiller du président de la République en matières d’investissement jusqu’à Didier Mazenga, ministre de l’Intégration régionale et Francophonie et Alexis Gisaro, ministre des ITPR sans oublier les inspecteurs de l’IGF et quelques barbouzes de l’ANR, Isidore Kwandja semble être la cible de tous à cause, lui reproche-t-on, de sa « logique carrée » qui gêne, comme dit ci-haut, ses « détracteurs » de jouir des fonds de la Francophonie sous forme des rétrocommissions ou du fait de la surfacturation des marchés.

En effet, dès sa nomination en remplacement de Didier Tshiyoyo, rapporte-t-on à Scooprdc.net, Isidore Kwandja aurait constaté que l’agent pour la construction des villages de la Francophonie, avait déjà été décaissé (au moins 15 millions USD), mais que sur terrain rien n’était entrepris. Il aurait écrit plusieurs fois au ministre Nicolas Kazadi pour avoir cet argent et ainsi commencer la construction desdits villages, sans succès. Le ministre de l’Intégration régionale l’aurait conseillé d’abandonner cette démarche au risque de laisser sa peau parce que, lui expliquerait-il, des « poids lourds » étaient impliqués dans ce dossier. Mais déjà, ses revendications auraient énervé Nicolas Kazadi et Jean-Claude Kabongo dont on dit n’avoir pas de mains propres dans cet argent décaissé et volatilisé du temps de Didier Tshiyoyo.

Avec Didier Mazenga, ministre de l’Intégration régionale et Francophonie, son autorité de tutelle, une brouille a eu lieu au sujet du budget de la presse et communication, 9 millions USD, que ce dernier voulait entièrement accorder à une agence de son obédience dénommée Magic Touch (lire l’article de Scooprdc : Organisation des Ixièmes Jeux de la Francophonie : Ça piétine, mais le vent de détournement souffle à l’Intégration régionale et aux ITP !). Le refus d’Isidore Kwandja d’obtempérer aurait été mal digéré par son ministre de tutelle.   

Ayant abandonné les revendications sur la construction des villages et vu l’urgence par rapport à la contrainte du temps, Isidore Kwandja, rapporte-t-on toujours au média en ligne, a proposé, à l’instar du Liban qui a déjà organisé ces jeux de la Francophonie, le recours aux homes de l’université de Kinshasa pour loger ces villages. Le ministre des ITPR, Alexis Gisaro sautera sur ce marche de 54 millions USD pour l’attribuer à l’entreprise T4H qui n’est pas fiable en matière de construction, selon un rapport des experts de l’OIF (Lire toujours l’article de Scooprdc : Organisation des Ixièmes Jeux de la Francophonie : Ça piétine, mais le vent de détournement souffle à l’Intégration régionale et aux ITP !).

T4H qui a bénéficié d’un acompte considérable serait une entreprise d’un des parentés de François Beya, ancien Conseiller spécial du président Tshisekedi en matière de sécurité.  Avec les ennuis que ce dernier a eus dans l’affaire de coup d’Etat et son isolement du précarré de Fatshi, le marché sera ravi à T4H et remis à une société dont le choix a été fait par Fortunat Biselele dit Bifort. Une somme de 15 millions USD aurait été décaissée en faveur de cette nouvelle société qui a du mal à terminer les travaux.

Isidore Kwandja serait dans le viseur de l’inspecteur des finances Matadi parce qu’il aurait répondu à celui-ci qui voulait une combine pas catholique : « Vous êtes là pour combattre la corruption et non la favoriser ». L’inspecteur Matadi garderait une dent contre lui.

La colère de détracteurs d’Isidore Kwandja se serait accrue à cause de son rabattement des prix de certains marchés qui ne favorise pas de rétrocommissions. A titre illustratif, le marché de la fibre optique proposé à 3 millions USD a été par lui négocié à 1,7 millions, soit 1,3 millions USD épargnés. Celui d’équipements proposé à 4,2 millions a été réduit à 3,3 millions USD. Avec la firme française Vivandi, le contrat proposé à 7 millions USD serait revu à la baisse à 5,7 millions. Tous ces rabattements fâchent…  

Complot pour la défenestration

Par le fait qu’il gêne les faucons et les vautours de s’accaparer des morceaux financiers considérables pouvant faire capoter l’organisation de ces 9ièmes Jeux de la Francophonie, les pourfendeurs d’Isidore Kwandja dont deux de ses adjoints ne jurent que par sa défenestration du CNJF. Pour ce faire, l’ANR est mise à contribution.

En effet, selon les sources de Scooprdc.net dans les milieux des flics congolais, la deuxième convocation d’Isidore Kwandja, mardi 7 février dernier à l’ANR, était dans l’optique de le retenir et créer une rubrique pour sa détention dans la géôle de l’ex-Immeuble UZB, de façon que si celle-ci est prolongée pour besoin « d’enquêtes », le vide sera constaté à la tête du CNJF. Cela permettra au ministre de l’Intégration régionale et Francophonie qui n’a pas la compétence directe de le suspendre parce que nommé par ordonnance présidentielle, de nommer un intérimaire choisi parmi les deux adjoints du directeur national du CNJF.

Le complot serait de faire en sorte que les fameuses enquêtes n’aboutiront à rien et Isidore Kwandja sera relâché mais ne pourrait plus revenir à son poste. Mais seulement, les agents de l’ANR, confient nos sources dans leurs milieux, hésiteraient encore car beaucoup de personnalités, surtout parmi les ministres, risquent de s’écrouler dans ce dossier. A suivre !  

  • Bendélé Ekweya té

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