Tortures des femmes à Salamabila : Le RENADEF saisit officiellement Aselo pour le rétablissement de l’autorité de l’Etat et réclame la justice pour les victimes

Les images de tortures des femmes et jeunes filles par les miliciens mai-mai Malaïka dans le secteur de Bangu-Bangu Salamabila dans le territoire de Kabambare en province du Maniema, lesquelles devenues virales sur les réseaux sociaux, n’ont pas laissé indifférent aucun cœur sensible.

C’est à cause de ce chagrin que le Réseau national des ONG pour le développement de la femme (RENADEF) par la personne de sa coordinatrice nationale, Mme Zaïna Nyombo, a saisi par écrit le vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumière, Daniel Aselo, pour dénoncer ces tortures et lui demander d’user de l’autorité régalienne en faisant intervenir urgemment les forces de l’ordre et de sécurité en vue de rétablir l’autorité de l’Etat et poursuivre en justice les auteurs de ces actes barbares afin qu’ils soient sanctionnés conformément aux lois de la République et par respect des conventions internationales des droits humains ratifiés par la RDC.

Dans cette lettre adressée à Daniel Aselo le 23 janvier dernier et dont le contenu a été révélé ce vendredi 27 janvier à la presse, le RENADEF exige aussi la prise en charge holistique des victimes pour une paix durable.

« Même les animaux, je pense qu’on ne peut les traiter de la sorte », s’est révoltée Mme Zaïna Nyombo qui estime que cette bastonnade des femmes et jeunes filles comme des serpents soi-disant pour motif d’atteinte à la pudeur par le port des mini-jupes et pantalons pouvant séduire ces miliciens, prouve l’absence de l’Etat dans cette partie du territoire de Kabambare au Maniema.

« Il n’y a que là où il y a vide de l’autorité de l’Etat qu’on peut arriver à enregistrer des choses pareilles. C’est des tortures, des violences insupportables. Arriver à dénuder une femme, une femme qui est une mère, une tante, une sœur, une épouse, la dénuder sans froid aux yeux, ça nous a touchées dans notre propre intimité entant que femme. C’est inadmissible, inacceptable », s’est indignée la coordinatrice nationale de RENADEF.

Et d’ajouter avec crainte : « Aujourd’hui nous parlons de Kabambare, demain ça sera Kasongo, le lendemain ça sera Pangi, Kibombo et quand ça va se terminer au Maniema, ça va se transvaser dans le Sud-Kivu et pourquoi pas dans les Kasaï ! ».

Pour Mme Zaïna Nyombo, sa structure qui veille sur la protection et les droits humains notamment de la femme en luttant contre les violations de sa dignité, va s’investir jusqu’à l’obtention du jugement en faveur des victimes. Elle annonce la participation du RENADEF au colloque prévu du 14 au 15 février prochains à Kindu sous l’initiative de l’évêque du Maniema pour comprendre c’est quoi cette problématique de l’insécurité causée par les mai-mai Malaïka qui prétendent défendre la cause de la population de Salamabila face à l’exploitation de son or par la société Banro, accusée de ne pas respecter le cahier de charges vis-à-vis de la communauté locale, mais qui malheureusement instaurent la charia et commencent à imposer des taxes illégales dans ce secteur de Mbangu-Mbangu Salamabila. Et pour la coordinatrice de RENADEF, les résolutions qui sortiront de ce colloque, aideront son organisation à mener d’autres actions.

Il faut signaler que lors de la déclaration de ce vendredi 27 janvier à leur siège de Kinshasa-Kasavubu, toutes les femmes du RENADEF étaient habillées en noir, en guise de profonde tristesse, pour ne pas dire de deuil.

  • Bendélé Ekweya té

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