La piètre prestation des Léopards de la RDC au Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) en Algérie s’est arrêtée le dimanche 22 janvier à l’issue d’un match humiliant et pire que les deux précédents, contre les Lions de la Teranga du Sénégal. Ces derniers ont battu à plate couture, l’expression est à peine faible, les Léopards de la RDC sur un score de trois buts à rien, alors que les quatre équipes du groupe B avaient encore chacune la chance de se qualifier.
Avec ce score lourd qu’aucune autre équipe n’avait encore connu lors de ce CHAN, la RDC quitte la compétition par fenêtre après avoir encaissé trois buts, sans rien marquer en 270 minutes sur le terrain. Et cette contre-performance doit-elle rester innocemment orpheline ? Hélas, non ! Car effet, au sortir d’une grande compétition quel qu’en soit l’issue, il est normal que les responsables rendent des comptes. A cet exercice après la déconfiture des Léopards A’, les responsables se trouvent à tous les niveaux allant du gouvernement à la fédération et du staff technique aux joueurs eux-mêmes.
Non sans raison, car si le gouvernement peut à ce niveau être responsable, c’est parce que jusqu’à une année de la fin du mandat du président Félix Tshisekedi, le discours de politique générale sur le sport qu’avait livré le premier ministre Jean Michel Sama Lukonde lors de son investiture par l’Assemblée Nationale est resté couché sur papier sans produire ces effets. A l’instar de certains ministres qui ont donné et donnent du contenu à leur portefeuille, celui des sports est à dire vrai, l’ombre de lui-même. Pour un petit rappel, le Sénégal qui a éliminé la RDC a joué avec une équipe très jeune, aussi jeune que certains joueurs pourraient avoir la moitié de l’âge de joueurs congolais. Mais ce qui a fait la différence, c’est l’importance que le Sénégal accorde au développement des équipes de jeunes. U12, U17, U20 en plus des équipes A, sont là les catégories pour lesquelles le gouvernement sénégalais organise la relève de son football. Ce qui n’est pas le cas pour la RDC. Pour preuve, elle a été incapable s’assurer le voyage de l’équipe U17 pour la Coupe d’Afrique des Nations de la catégorie en 2022. Et donc avec ce énième échec, il est difficile de croire que l’actuel ministre des sports est l’homme de la situation.
Quant à la Fédération Congolaise de Football Association (FECOFA), tenue par un conglomérat d’affairistes qui pour la plupart n’ont jamais été footballeurs et arrivés à la fédération par de combines mafieuses et immorales, après avoir verrouillé les textes réglementaires de celle-ci pour demeurer « ad vitam eternam » à la tête du foot congolais bien que sans résultat probant. Alors que toutes les nations du monde investissent dans la jeunesse dans le domaine des sports et particulièrement dans le football, la RDC avec une population composée à 60% de jeunes qui ont moins de 20 ans, peine à organiser son football. C’est tout simplement pathétique !
Le staff technique de son côté a démontré au fil de matchs ses limites. Aucun système de jeu cohérent, une équipe sans âme ni repère. C’est une équipe qui accusait l’impréparation à l’œil nu. Un coach lui-même dubitatif ayant transmis sa peur de l’échec aux joueurs qui à leur tour l’ont démontré sur le terrain. Comment expliquer qu’un joueur sélectionné à l’équipe nationale puisse être incapable de faire un contrôle propre du ballon, ou effectuer une passe précise, ou encore être adroit devant le but adverse ? Le sélectionneur Otis Ngoma a marqué l’histoire de la plus mauvaise manière avec les Léopards.
Malheureusement, cette déconvenue passera sans qu’un bilan sérieux ne soit établi et dès les semaines à venir, l’on entamera la seconde phase des éliminatoires de la CAN 2024 en Côte d’Ivoire dans les mêmes conditions avec un résultat connu d’avance.
