RDC – Politique : Le « pétage » de Jean-Lucien Busa dans le Sud-Ubangi !

Parti de Kinshasa le weekend dernier pour, d’après son audio, commémorer le nouvel an avec ses « frères » du terroir, les mobiliser pour l’enrôlement des électeurs et appuyer la candidature du président de la République, Félix Tshisekedi, pour sa réélection en 2023, le ministre d’Etat au Commerce extérieur, Jean Lucien Busa, s’est sabordé au point de semer la division entre communautés du Sud-Ubangi dont il fait partie.

En effet, à partir du territoire de Budjala lors d’un meeting populaire dont la vidéo circule dans les réseaux sociaux, le président de CDER dit dans un extrait en lingala : « …que les enfants de Budjala, Kungu, Gemena et du Sud-Ubangi sachent que notre ennemi est celui dont le père n’est pas congolais… ».

Pour ceux qui suivent l’actualité politique de l’heure, ils ont crû que Jean Lucien Busa s’en prenait au président de Ensemble pour la République, Moïse Katumbi qui n’a jamais nié sa paternité juive. Mais c’était sans compter sur la réaction de partisans du Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean Pierre Bemba qui estiment que ce membre du gouvernement Sama Lukonde s’en serait pris plutôt au feu sénateur Jeannot Bemba Saolona, le père biologique de leur leader qui lui, bien que né à Kungu dans le Sud-Ubangi, était de père portugais. D’où l’escalade de violences physiques et verbales entre la communauté Ngbandi du Sud-Ubangi et Ngbaka constatée depuis le mercredi 11 janvier dernier à Gemena et autres cités de cette contrée.

Selon certains originaires du Sud-Ubangi, Jean Lucien Busa (Ngbandi) et Jean-Pierre Bemba (Ngbaka) se regardent en chiens de faïence depuis selon eux, la « trahison » du premier dans le dossier de la Cour Pénale Internationale (CPI) où il aurait témoigné contre son frère à charge pour avoir non seulement les faveurs du régime Kabila qui voulait à tout prix effacer le leader du MLC de la scène politique nationale, mais également intégrer la majorité présidentielle de l’époque.

Mais au-delà de ces faits historiques et actuelles, les propos du ministre Jean-Lucien Busa à Budjala sont hautement répréhensibles de par son fond, sa forme et sa diffusion. Est-il concevable qu’un homme censé de la trempe de Jean-Lucien Busa sans faire allusion à sa fonction, puisse tenir de propos aussi incongrus ? Est-ce de l’envoûtement ? De la mégalomanie ou tout simplement de l’arrogance ? Voulait-il titiller une autre personne pour flatter Tshisekedi et que cela aurait mal tourné ?

Finalement autant de questions que seul le procureur près la Cour de cassation pourra trouver de réponses lorsqu’il convoquera le ministre qui est pris la main dans le sac de la loi qui réprime l’incitation à la haine tribale, raciale, ethnique, religieuse et autres. 

  • Bendélé Ekweya té

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