Le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire était devant la presse, mercredi 11 janvier 2023, ce, dans le cadre du Briefing du gouvernement organisé par le ministre de la Communication et des médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, dans la logique de redevabilité.
Muhindo Nzangi a commencé par donner des avancées sur les reformes avec le système LMD qui tend à la suppression du graduat et réduire la licence à 3 ans au lieu de 5 et puis standardiser l’enseignement avec d’autres universités du monde.
Ensuite, le ministre de l’ESU a abordé la question des constructions et réhabilitations des infrastructures universitaires en RDC. Il note des avancées significatives dans les cinq universités ciblées dans la première phase, notamment l’Université Pédagogique Nationale (UPN) et l’Institut National du Bâtiment et des Travaux Publics (INBTP) dans la ville de Kinshasa, l’Université officielle de Kananga, l’Université officielle de Mbuji-Mayi (UOM) et l’Université de Bunia.
« Depuis la fin de l’indépendance, l’État congolais n’a pas songé à construire des universités. Aujourd’hui, nous avons besoin de construire des universités grâce au président de la République. C’est des universités qui commencent à zéro pour s’achever après 3 ans », s’est-il vanté.
S’agissant de l’UOM dont un présumé détournement de fonds qui aurait préjudicié l’avancement des travaux, a défrayé la chronique, Muhindo justifie le retard des travaux par un problème logistique dû essentiellement aux difficultés d’approvisionnement et d’acheminement des matériaux de construction vers la ville de Mbuji-Mayi.
Mais lorsque la question lui est posée sur la controverse des coûts de travaux de cette université de Mbuji-Mayi, 17 millions USD selon lui préfinancés par les entrepreneurs et 42 millions selon Mme Isabelle Kibasa financés par les recettes de la taxe RAM, Muhindo tranche sèchement : « La polémique sur les chiffres devait commencer par la polémique de qui est habilité à donner les chiffres. Alors, si celui qui a signé les contrats vous donne les chiffres, allez-vous vous fier aux chiffres de la rue ? Evidemment s’il y a quelqu’un qui n’a pas qualité de donner les chiffres les fait, ça s’appelle les chiffres de la rue… Je ne veux pas entrer dans le fonds de la question, mais je voudrais vous dire que dans mon cabinet, il n’y a pas un conseiller qui a ce nom-là (Ndlr : Isabelle Kibasa) et que je ne vais pas commenter sur quelque chose qui a été dite par quelqu’un qui n’a qualité ».
Or, c’est en responsable de la société Best Consulting, laquelle est en partenariat avec la firme C5 Energy qui a collecté la taxe controversée de Registre des appareils mobiles (RAM), que madame Isabelle Kibasa était descendue le 08 décembre 2022 sur le site de l’UOM en compagnie du recteur de cette alma mater, pour inspecter les travaux de construction. C’est en fustigeant le retard connu par lesdits travaux, qu’elle va révéler le montant de 42 millions qui les financent en précisant leur origine : RAM.
Si alors Muhindo Nzangi parle d’un chiffre de la rue, en quelle qualité madame Isabelle Kibasa s’était-elle rendue sur le site de l’UOM ?
Somme toute, les Congolais qui ne savent pas conclure d’emblée qui de deux les ment, attendent du procureur général près la Cour des comptes qui a annoncé les investigations sur ce dossier, la vérité.