« Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher, Mais celui qui retient ses lèvres est un homme prudent », dit la Bible dans Proverbes 10 : 19. Simplement dit, une bouche qui parle beaucoup pèche facilement. Et c’est ce qui arrive à plusieurs conseillers à la présidence de la République qui s’évertuent à prendre la parole en public, se passant certains pour les porte-paroles du président Félix Tshisekedi, et d’autres comme des porte-paroles du gouvernement. On a vu certains dans des manifestions se permettre de prendre la place de ministres ou leur faire ombrage. Malheureusement, dans cet exercice périlleux devant caméras et micros des journalistes, beaucoup de ces conseillers crashent avec maladresse. Le dernier cas en date est celui de Fortunat Biselele dit Bifor, Conseiller privé du chef de l’Etat, pourtant discret, lui qui fuit les médias et se rechigne à commenter souvent l’actualité. Mais quelle mouche l’a piqué cette fois-ci ?
En effet, dans une interview réalisée avec le confrère Alain Foka de Radio France Internationale (RFI), dont quelques extraits sont commentés diversement, non seulement par les médias traditionnels et en ligne, mais aussi dans les réseaux sociaux, et qui font les choux gras des détracteurs du président Tshisekedi, Bifor confirme que Paul Kagame a carnet d’adresse fourni que son boss n’a pas et parle des « intérêts obscurs » survenus par après dans le deal de l’exploitation minière convenu entre les présidents Tshisekedi et Paul Kagame. Lesquels ?
Sans le dire, c’est à cela que les pourfendeurs de Fatshi s’accrocher pour le traiter de tous les noms d’oiseaux.
Rôle d’un conseiller
A s’accrocher à la définition du mot « conseiller », c’est une personne qui donne des avis et considérations à celui qui l’emploie sur des questions du domaine dont il détient les connaissances parfaites. Autrement dit, un conseiller est un agent technique qui ne se limite qu’à faire rapport par des notes techniques à son chef. Il est tenu au droit de réserve et ne peut parler sans autorisation de sa hiérarchie pour engager la personne ou l’institution qui l’emploie.
Dans le cas d’espèce de la présidence de la République, le patron de l’administration c’est le directeur de cabinet, en la personne de Guylain Nyembo. C’est lui qui gère tous les collèges des conseillers. Avait-il donné l’aval à Bifor de s’exprimer sur cette question de relations tendues entre Kigali et Kinshasa ? D’après les proches du direcab Nyembo, pareille autorisation n’avait pas été donnée. Donc, Bifor, fort de sa position stratégique auprès du chef de l’Etat, a agi en électron libre. C’est qui est administrativement une faute lourde surtout que sa sortie médiatique malencontreuse attire la médisance au président de la République qui, d’après lui n’a pas de carnet d’adresse fourni comme son homologue Paul Kagame.
Malheureusement, Fortunat Biselele n’est pas le seul dans ce dérapage constaté à la présidence de la République. Tout récemment à Mbuji-Mayi, on a vu Marcellin Bilomba qui est devenu actuellement DG de la Sonahydroc, mélanger, quand il était encore conseiller, le projet Tshilejelu aux activités de l’UDPS jusqu’à tenir, tout conseiller qu’il était, scandaleusement un meeting politique populaire dans cette ville.
Or, l’histoire de la RDC nous apprend en la fouillant que ni les Conseillers de Mobutu, ni de Kabila père et fils, ne s’affichaient et ne prenaient intempestivement la parole en public comme on le voit ces jours avec ceux de Fatshi alors qu’ils n’ont le rôle que de donner des avis et des considérations. Qu’à cela ne tienne, mais puisqu’ils crashent et font des dérapages très inquiétants, pourquoi ne pas leur fermer la bouche avec menacer d’appliquer des sanctions sévères ? Voilà que Fortunat Biselele a créé inutilement des ennuis à Fatshi en apportant de l’eau au moulin de ses détracteurs de tout bord.
A Guylain Nyembo d’agir pour arrêter cette anarchie de prise de parole par les Conseillers de la présidence de la République en public, caractérisée beaucoup plus par la mégalomanie et l’excès de zèle. Scooprdc.net a dit !