Après l’arrestation à Kinshasa des espions rwandais avec mission d’éliminer physiquement le président de la République, Félix Tshisekedi, le coup de filet des services de sécurité continue. Le chef de poste de l’Agence nationale de renseignements (ANR) à Kichanga actuellement à Rubavu du nom de Gakuru a été arrêté.
Dans son téléphone, un message de ses contacts dans le M23 en Kinyarwanda a été retrouvé. Celui-ci traduit en Français, donne le libellé suivant : « comment allez-vous ? courage frère, nous avons beaucoup regretté votre départ de Kichanga, car tu nous as tracé un très bon plan. Alors comme tu es rentré à Rubaya, la bonne chose est que nous avons notre jeunesse là derrière toi dans la ferme de Kalonge. Nous allons te mettre en contact avec elle pour que les jours où le soi-disant général alors qu’il est colonel, Mugabo, passera par là en se rendant à Kiningi, tu lui signales de nettoyer cette saleté de passage. Toutes les voies sont déjà planifiées et son perci du nom de Ngirira comme il est connu, tu dois t’éloigner de lui et comme tu apprends de nos nouvelles, nous ne reculerons jamais car notre objectif est de conquérir tout Masisi et tu seras un cpt à Masisi. Je veux t’appeler en contact avec les gens de Nyatama pour qu’ils te donnent toutes les informations possibles. Nous t’appellerons bientôt. Tous les matériels viennent à gogo ».
Interrogé après son arrestation, le CP Gakuru est passé aux aveux pour alerter que le réseau est très vaste, élargi jusqu’à Kinshasa à la Direction générale. L’objectif de tous ces traites à l’ANR et dans la haute sphère de l’armée, est de liquider physiquement le président de la République, Félix Tshisekedi. C’est ce qui a conduit à l’arrestation à Kinshasa des espions rwandais couverts par l’ONG AHDO prétendument de développement qui s’est procuré des terres à Maluku dans le champ visuel de l’aéroport de Ndjili pour surveiller tous les mouvements des vols.
S’agissant d’ailleurs de cette infiltration rwandaise à Kinshasa, dans un B.I. de l’ANR/ville de Kinshasa du 10 novembre 22 intercepté par Scooprdc.net, quatre taupes avaient été dénoncées : Emmanuel Modoke, directeur Christian Biamuze, Patrick Kiye et Georges Nyabalinda. Tous sont accusés d’être en connivence avec le régime de Paul Kagame. Et concernant particulièrement Emmanuel Modoke, le B.I. mentionne qu’il aurait fait cette déclaration le 1er novembre 2022 dans son bureau contre le régime Tshisekedi en Swahili : « Kiwanja na Rutshuru ina tombé. Kecho M23 batakamata Goma après. Kinshasa ndjo ita tombé. Nyama ya Félix ata kimbiya pouvoir ita changé ; mayisha yetu ita changé », entendez : « Kiwanja dans le Rutshuru est tombé. Demain les M23 vont prendre Goma après. Kinshasa tombera aussi. L’imbécile de Félix va fuir et le pouvoir va changer. Nos conditions de vie vont changer ».
Interpellation de Zacharie Bababaswe
Dans une vidéo qui fait la boucle sur les réseaux sociaux, on voit le géniteur du journal télévisé en lingala facile (JTL), Zacharie Bababaswe, s’en prendre d’abord au président rwandais Paul Kagame, dont les espions opérant en RDC sous couvert de l’ONG AHDO, ont été pris dans le filet des services de sécurité congolais ; ensuite aux Rwandais à qui il fait une mise en garde sèvre : « ce que vous avez fait à M’zee Kabila, nous ne l’accepterons pas avec Félix Tshisekedi », faisant allusion au complot d’assassinat du chef de l’État congolais que le Rwanda préparerait grâce à ses espions à Kinshasa, qui ont réussi à infiltrer certains officiers supérieurs des FARDC, et à acquérir une concession non loin de l’aéroport de N’djili, et une autre à Kimpoko, dans la commune de Maluku ; cette dernière comportant une colline à partir de laquelle la piste de l’aéroport international de N’djili est visible et peut facilement se trouver sur la ligne de mire d’un obusier, voire même le palais présidentiel de Kinshasa.
Cette acquisition fait penser, pour bon nombre d’analystes, à un scénario semblable à celui qui avait coûté la vie à Juvénal Habiarimana, l’ancien président rwandais. Bababaswe en a profité pour appeler les Congolais à la vigilance tous azimuts : « dans les rues, les quartiers, les communes ; dénoncez les suspects, sans vous faire justice ».
Il dénonce en même temps l’occupation depuis 1997 par les Rwandais des immeubles Interpol et Royal sur le boulevard du 30 juin, dont il exige l’identification et le déguerpissement sans délai des occupants.
Pour rappel, depuis la résurgence entre guillemets du M23, quelques acteurs politiques accusent l’ancien président Joseph Kabila de connivence avec les terroristes de ce mouvement. Non sans raison, car d’après le vice-ministre congolais de l’intérieur, après leur audition, les espions rwandais arrêtés seraient en connivence avec certains hommes politiques d’envergure, certains acteurs de la société civile, et même avec certains opérateurs économiques. Bababasue soupçonnerait-il Joseph Kabila à qui il demande d’avoir une position claire, de faire partie de ces traîtres ? L’avenir nous le dira.