Quo usque tandem abutere Fayulu patienta nostra ? Juste pour paraphraser Cicéron dans les « catilinaires » où il posait la question à son pire opposant qu’était Catilina, celle de savoir combien de temps lui fallait-t-il dans son complot pour abuser ainsi de sa bonne foi. Et à ce jour, la même question semble être posée à Martin Fayulu dans sa disette après sa séparation d’avec celui qui avait financé le gros de sa campagne électorale à la présidentielle 2018 dans le cadre de la coalition Lamuka. La question se posait déjà dans le milieu de bons lecteurs et analystes de la scène politique congolaise.
Mais sans attendre longtemps la réponse, celui dont on dit être beau-frère de Samuel Eto’o et qui gérerait son hôtel Faden House à Kinshasa, a lui-même vite aidé tout celui qui se posait cette question en déclarant : « Présidentielle 2023 : si le peuple me dit de m’effacer, je m’efface. C’est au peuple de décider ». Et d’ajouter lors d’une conférence de presse tenue jeudi 22 décembre dernier : « Je n’ai aucun problème avec Moïse Katumbi ».
Du coup, cette déclaration considérée comme une allégeance de MAFA à MKC, est vite partagée comme des petits pains sur les réseaux sociaux par l’armée numérique katumbiste qui estime que les « talibans » sont aux abois, allusion faite aux militants de l’UDPS. En effet, les Katumbistes s’affichent ragaillardis par ce clin d’œil de celui qui hier, se disputait le label « Lamuka » avec leur leader. Non sans raison, car MAFA qui déclare n’avoir rien contre MKC, ce qui est faux au regard de la récente histoire politique, a affirmé avoir dépêché ses lieutenants au congrès de Ensemble pour la République, parti de Moïse Katumbi, qui s’est tenu à Lubumbashi.
Est-ce le retour du mariage ?
Les naïfs qui ne connaissent pas le fixisme de l’homme MAFA basculeront hâtivement dans l’affirmatif. Ce qui est une erreur. Encore une fois sans raison, car qu’est-ce que cette nouvelle alliance aux allures de Lamuka bis apportera-t-elle de neuf chez les personnes assoiffées toutes du pouvoir ? L’expérience de Lamuka/Genève qui a éclaté en Lamuka/aile Mpangi et Lamuka des métis a, en si laps de temps, démontré que la gestion des ambitions ou des égos était très difficile entre Martin Fayulu et Moïse Katumbi. Ce qui a changé pour qu’ils s’embrassent à nouveau politiquement alors la cible depuis janvier 2019 reste la même : Félix Tshisekedi ?
Très glouton que le loup dans la fable de Lafontaine « le Loup et la Cigogne », Martin Fayulu qui a difficile à céder « sa » place aux autres, FAC/Opposition, Dynamique de l’opposition et Lamuka/aile Mpangi faisant foi, est fauché pécuniairement et tiendrait, selon nos sources, à se rapprocher de nouveau de Moïse Katumbi pour se refaire une santé financière ne fusse que pour les législatives de 2023. Katumbi se laissera-t-il faire comme le corbeau face au renard ! Une autre fable de Lafontaine qui illustre mieux l’homme et surtout quand on sait que la sincérité de Martin Fayulu qui veut l’approcher de nouveau a été douteuse, caractérisée des voltefaces ? Sa nouvelle alliance affichée avec Matata et Mukwege est un signe qui ne trompe pas. Mais la politique étant dynamique comme aiment bien le répéter les politiciens congolais, les alliances se font, se défont et se refont toujours avec les mêmes acteurs pourvu que la survie du ventre soit rassurée. L’errance ou plutôt la transhumance de la plupart d’entre eux est un grand témoignage.
